Sans nuance de psy

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Gypsy (disponible sur Netflix)

Sans nuance de psy

La dernière série Netflix s'aventure sur les terrains de la psy, avec un pitch prometteur : que se passe-t-il quand une psychiatre tente de s'immiscer dans la vie de ses patients, pour mieux les comprendre et mieux les aider ? Hélas, la série ne tient pas du tout ses promesses. Elle nous perd dans un enchevêtrement de pseudo-péripéties tellement ennuyeuses qu'elle en finit par tourner en rond. Et ce, malgré Naomi Watts...

Mais que diable Naomi Watts est-elle venue faire dans cette galère ? C'est ce que l'on se demande régulièrement à chaque fin d'épisode de Gypsy, laborieuse série qui n'en compte pourtant qu'une dizaine...

Pourtant, elle nous donnait plutôt envie de la suivre cette psy new-yorkaise qui en vient à transgresser la règle fondamentale de neutralité de son métier afin de mieux aider ses patients. En faire une quadragénaire un peu paumée, puis franchement borderline, envahie par le regret de ne pouvoir mener une vie plus excitante et se mettant à réaliser les fantasmes qu'elle projette dans la vie de certains de ses clients, était également intéressant.

Hélas, on se rend vite compte que la pauvre Jean, étouffant dans le carcan d'une vie faussement idéale en milieu huppé, ne réussit à manipuler qu'elle-même. La façon dont elle s'enferre dans ses mensonges possède une dimension masochique assez déplaisante, et très vite le personnage devient franchement antipathique. Pire, la psy semble servir d'alibi à une vague histoire sentimentale se voulant hautement troublante mais se réduisant souvent à du porno chic à la mode 50 nuances de Grey (on notera d'ailleurs que la réalisatrice de ce summum du cinéma américain est derrière la caméra de plusieurs épisodes).

Pas étonnant, au vu de l'ennui qui nous a assailli la majorité du temps, que Netflix ait rapidement décidé d'interrompre la thérapie...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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