Libéral : c’est encore mieux sans les risques !

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Si la majorité des internes envisage de s’installer en libéral, peu franchissent le pas à la sortie de leurs études en raison d’un certain nombre de freins. L’exercice mixte ville/hôpital leur permettrait pourtant de se lancer tout en minimisant les risques.

Libéral : c’est encore mieux sans les risques !

72 % des internes caressent le rêve de s’installer en libéral, selon une enquête récente du CNOM (Conseil national de l'Ordre des médecins) sur les déterminants de l’installation des jeunes médecins. Mais seuls 12 % d’entre eux décident de passer à l’acte à l’issue de leurs études, selon l’Atlas 2018 du CNOM. Un pourcentage de libéraux qui s’élève à peine à 35 % cinq ans plus tard.
 
Comment expliquer ce décalage abyssal ? Pourquoi les souhaits d’installation peinent à se concrétiser une fois les études terminées ? Selon l’enquête du CNOM, c’est bien la preuve qu’il existe de « réels freins à la concrétisation des projets d’installation en libéral pour les futurs et jeunes médecins ».
 

Horaires et risque économique

Mais qu’est-ce qui refroidit tant les jeunes médecins ? La peur de l’épuisement professionnel et du burn-out tout d’abord. La question des horaires et du rythme de travail revêt en effet une importance significative pour la nouvelle génération. Celle-ci est jugée déterminante pour 82 % des internes et 87 % des remplaçants, selon l’enquête qui en déduit qu’ils sont particulièrement attentifs aux trois points suivants : le bien-être au travail, l’équilibre nécessaire entre vie professionnelle et personnelle, et la prévention des risques psycho-sociaux.
 
Autre obstacle à l’installation révélé par l’enquête : le risque économique, susceptible de représenter un frein pour respectivement 80 % des internes et 92 % des remplaçants. Si l’appréhension de ce risque existait aussi pour les anciennes générations, « la variété des modes d’exercice était moins grande et ceux-ci étaient moins médiatisés et moins connus de tous ». Si bien que la question du choix de l’exercice libéral se posait nettement moins et « pouvait sembler un passage obligé », poursuit l’enquête.

 
Mais cette manière de voir les choses ne semble plus d’actualité pour les jeunes générations qui accorderaient plus d’importance au risque économique, « du fait de la comparaison aisée entre exercice libéral et salarié ». Le questionnement serait particulièrement « prégnant » sur les aspects suivants : la protection sociale, les démarches administratives et la qualité de vie au travail en exercice libéral, selon l’enquête. Enfin, la médiatisation du concept de crise économique depuis une dizaine d’années serait également « un facteur supplémentaire d’appréhension vis-à-vis de l’exercice libéral »
 

L’exercice mixte, une solution ?

Ces freins sont à l’origine d’une réflexion des pouvoirs publics pour sécuriser l’installation des jeunes médecins, notamment dans le cadre de la stratégie « Ma santé 2022 ». Ainsi, le gouvernement a annoncé son objectif de recruter 400 généralistes dès 2019 dans des déserts médicaux pour pallier le manque de praticiens… mais aussi pour offrir des conditions attractives, à la fois financièrement et professionnellement.
 
L’un des volets de ce dispositif concerne le recrutement de 200 généralistes à exercice partagé entre l’hôpital et la ville. Il est parfaitement adapté aux jeunes médecins travaillé par le cas de conscience suivant : libéral or not libéral ? Why ? Because ceux-ci seront embauchés par des établissements publics (CH, CHU) ou privés sous statut de praticiens hospitaliers contractuels et y exerceront une partie de leur activité. Le reste du temps : ils pratiqueront en ville.
 
Pour les heureux élus, l’exercice sera donc à la fois libéral (en tant que médecin ou assistant d’un autre médecin) et salarié (par exemple d’un centre de santé), à la condition sine qua none de s’installer dans une zone sous-dense ou un quartier prioritaire de la politique de la ville.
 

« Deux en un »

L’exercice mixte offre donc aux jeunes médecins un cadre propice à la découverte du libéral à l’issue de leurs études. Parce qu’ils pourront faire d’une pierre, deux coups (« deux en un », aurait dit Jacques Dessange) : expérimenter en parallèle la ville et l’hôpital, mais aussi affiner progressivement leur projet professionnel dans un cadre sécurisé et attractif. Ce qui devrait réduire leur appréhension du risque économique.
 
La souplesse du dispositif offre également des réponses à l’épineuse question des horaires et du rythme de travail. Plusieurs modèles sont en effet possibles. Qu’il s’agisse des types de structures d’accueil (Ehpad, PMI, établissements de santé publics ou privés, maisons ou centres de santé…), de l’organisation de leur temps de travail ou du statut de leur exercice ambulatoire.
 
De quoi lever une bonne partie des freins des jeunes médecins qui hésitaient encore à franchir le cap de l’installation en libéral !  L’autre volet du dispositif est lui consacré au recrutement de 200 médecins salariés ; là aussi, l’objectif est clairement de répondre aux attentes de la nouvelle génération de médecins.
 
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