"On a l'impression d'avoir été écoutés", a déclaré, le Dr Mélodie Aubart neuropédiatre à l'hôpital Necker-Enfants malades, à Paris, membre de cette délégation, après cette rencontre avec une conseillère du président de la République.
"Aujourd'hui, des dizaines d'enfants sont hospitalisés dans des box d'urgences, sont transférés à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux, les soignants rentrent tous les jours en ayant l'impression d'avoir mal fait leur travail", avait-elle expliqué avant cette entrevue.
Depuis début octobre, les urgences et services de réanimation pédiatriques des hôpitaux de tout le pays sont saturés, notamment du fait d'une épidémie de bronchiolite précoce. Mais elle "n'est que la face émergée de l'iceberg", selon le Mélodie Aubart.
François Braun doit recevoir cet après-midi des représentants du secteur de la pédiatrie
Le collectif a dénoncé dans une lettre ouverte au chef de l'Etat datée du 22 octobre et signée par 7 000 soignants en pédiatrie "une inaction politique irresponsable".
"Il faut que les pouvoirs publics entendent qu'aujourd'hui, en France, on soigne mal les enfants, faute de moyens, faute de soignants et faute d'une politique de santé digne de ce nom", explique Isabelle Desguerre, cheffe du service pédiatrique de l'hôpital Necker.
La dégradation structurelle des moyens alloués aux services pédiatriques conduit à "une véritable fuite des soignants", selon Mélodie Aubart. A l'image du Dr Hiba Trraf, qui vient de démissionner de son poste de cheffe du service pédiatrie de l'hôpital de Montluçon après s'être retrouvée seule médecin dans le service après le départ de ses six collègues. "Moralement et psychiquement épuisée", elle refuse de continuer "à mettre en danger les enfants".
Le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé la mise en place d'un "plan d'action immédiat" et le déblocage de 150 millions d'euros pour "les services en tension de l'hôpital", et promis l'organisation au printemps d'"assises de la pédiatrie". "De la rigolade" pour la Isabelle Desguerre.
François Braun doit recevoir cet après-midi des représentants du secteur de la pédiatrie. Le collectif dénonce le fait que "la même séquence a déjà été conduite par le ministre il y a 15 jours" et n'a "débouché sur aucune décision ni aucune communication".
Avec AFP