Le vaccin, ce nouveau marqueur des inégalités entre les pays

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La guerre des doses est déclarée ? Selon le directeur général de l’OMS, certains pays riches essaieraient de sécuriser leur accès à plus de doses, au détriment du dispositif Covax, prévu par l’ONU pour venir en aide aux pays dans le besoin.

Le vaccin, ce nouveau marqueur des inégalités entre les pays

Ce lundi 22 février, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a abordé le problème de la répartition des vaccins entre les différents pays du monde comme le rapporte l'AFP.
 
« Certains pays riches sont actuellement en train d’approcher les fabricants pour s’assurer l’accès à des doses de vaccins supplémentaires contre le coronavirus, ce qui a un effet sur les contrats avec Covax », a-t-il déclaré lors d’une (visio)conférence de presse commune avec le président allemand, Frank-Walter Steinmeier. Il affirme également que le nombre de doses allouées au dispositif Covax s’en est retrouvé réduit. Or ce système a justement été créé pour assurer une répartition plus juste des doses qui sont encore en quantités trop réduites. Pourtant, dans les 92 pays concernés, la distribution n’aura pas lieu avant la fin du mois, alors que la plupart des pays riches ont déjà débuté leur campagne de vaccination.
 
Les Etats-Unis, l’Union européenne et l’Allemagne se sont engagés à augmenter leur contribution financière envers Covax. Ce à quoi le directeur de l’OMS a répondu : « avoir l'argent ne veut rien dire, si vous ne pouvez pas l'utiliser pour acheter des vaccins. Nous pouvons seulement livrer des vaccins aux pays membres de Covax si les pays riches coopèrent en respectant les contrats passés par Covax ». Les pays visés par ces accusations de court-circuit n’ont pas été cités mais l'OMS les appelle à s'assurer que leur comportement ne sappe pas les efforts d'organisation du système de distribution mis en place par l'Organisation et l'alliance pour les vaccins (Gavi). 

Frank-Walter Steinmeier s’est également prononcé sur cette nécessité de respecter une distribution plus juste de ce nouvel or liquide. Les raisons pour lui sont morales mais également dans l'intérêt général. La nécessité d’éradiquer le virus au plus vite, et ce partout dans le monde, est dans l’intérêt de tous. Pour y parvenir, le vaccin est la seule porte de sortie connue à ce jour.

Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est également déclaré favorable à l'idée de suspendre la propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid ainsi qu'à l'entraide de la part des laboratoires qui ne produisent pas leur propre vaccin. 

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