Le rire à l'hôpital

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Les clowns, nouveaux psy des enfants

Le rire à l'hôpital

Denis Devictor est président de l’Association Le Rire médecin. Après nous avoir fait part de son expérience en tant que chef du service de réanimation néonatale et pédiatrique de l’hôpital Bicêtre et nous avoir convaincus que les clowns sont indispensables à l’hôpital, il nous parle de l’association.

Le Rire médecin forme et envoie des clowns dans les hôpitaux partout en France. Aujourd’hui, les clowns de l’association sont présents dans 44 hôpitaux. « Nous essayons d’en couvrir un maximum sur tout le pays », explique Denis Devictor. « Les établissements nous font une demande, et nous envoyons des clowns en fonction de notre budget ». Car c’est l’association qui se charge de payer les comédiens, grâce aux donations qu’elle a reçu. « Si on ouvre un programme, on s’y engage : ce sont deux jours par semaine, et ce durant des années ».
Quant aux comédiens futurs clowns d’hôpitaux, ils ne sont pas choisis au hasard. « Ce sont tous des comédiens professionnels », précise le président. « Ils sont sélectionnés en passant devant des clowns professionnels. Ils doivent avoir de l’expérience, doivent avoir fait du spectacle de rue. Beaucoup ne sont pas retenus, car il ne suffit pas d’avoir de l’empathie, c’est beaucoup plus compliqué que ça ».
Pour les clowns qui arrivent dans un nouvel hôpital, il faut notamment passer le moment d’acceptation par le personnel médical. Denis Devictor nous raconte : « au début, les soignants sont un peu réticents. On se demande ce que les clowns viennent faire, et les médecins se disent : ‘nous nous occupons des enfants, nous sommes déjà là pour eux’. Puis le clown arrive et fait parler l’enfant qui est en nous. »
Un autre programme par le Rire médecin est actuellement en test : ce sera cette fois en maternité. « Ce ne sont plus les clowns, mais les comédiens qui vont aller voir les mamans, leur jouer de la musique et chanter des berceuses dans leur langue », explique le président. « Les sages-femmes sont très impliquées dans ce programme, et elles vont guider les comédiens en leur disant quelle maman a besoin de voir quelqu’un. »
Denis Devictor est président depuis deux ans, et il nous raconte : « J’ai l’impression d’avoir travaillé toute ma vie pour arriver à ça. Avant, les parents n’avaient pas le droit de visite de leurs enfants malades. Les médecins contrôlaient tout. Ce n’est que depuis très récemment qu’on s’est aperçu que l’enfant devait aller à l’école, voir ses parents, dormir avec eux. C’est une prise de conscience très récente ». Et les clowns en font partie intégrante, le Rire médecin est là pour en témoigner.

Source:

Cécile Lienhard

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