L’AHA fait contre mauvaise fortune bon coeur

Article Article

Ou peut-être est-ce l’inverse

L’AHA fait contre mauvaise fortune bon coeur

En plein congrès annuel de l’Association américaine de cardiologie (AHA), son président a fait un arrêt cardiaque à son hôtel. Heureusement pour lui, Anaheim (Californie) était loin d’être un désert médical à ce moment précis.

Y a-t-il un médecin dans la salle ? Un, non, mais 15 000, oui ! C’est tout l’avantage de faire un arrêt cardiaque en plein congrès annuel de l’American heart association (AHA). Et d’autant plus lorsqu’on en est le président. C’est le malheur chanceux qu’a vécu Le Dr John Warner, le 13 novembre dernier.

Dans une vidéo produite par l’AHA et publiée pendant les fêtes (voir à la fin de l’article), il raconte avec toute la mélancolie américaine sa mésaventure. Petite musique, témoignage des enfants, message d’espoir… Tout y est, pour un vrai conte de Noël. Les coeurs d’artichaut pourront même verser leur larmichette.

La prophétie de Warner

L’histoire commence avec le discours d’ouverture du congrès. Seul sur scène, le Dr Warner raconte avec émotion qu’à la naissance de son fils, il avait remarqué quelque chose de très perturbant. « Il n’y avait aucun homme âgé, d’un côté comme de l’autre de ma famille. Aucun. Toutes les branches ont été décimées par des maladies cardiovasculaires ».

Des confidences qui ont rapidement pris une tournure prophétique. Le lendemain matin, il se lève tôt pour aller faire un peu de vélo d’appartement lors d’un évènement organisé par l’AHA. De retour dans sa chambre, il est victime d’un arrêt cardiaque sur son lit, à 6h43. Il ne respire plus.

Dame de coeur

Sa femme et ses deux enfants, pour la première fois, l’ont accompagné sur le congrès, pour assister à ses discours en tant que nouveau président. Une cohésion familiale salutaire pour le cardiologue. Prévenue par la mère, sa fille, Lauren, élève de terminale, n’écoutant que son coeur, commence un massage cardiaque avec sang froid, comme le lui a enseigné son père. Son fils, Jacob, court dans les couloirs, coeur battant, en criant très spécifiquement « On a besoin d’un cardiologue ! ».

En pleine semaine de l’AHA, dans un hôtel proche du palais des congrès… Il n’a pas mis très longtemps à en trouver un. Au bout du couloir, une cardiologue pédiatrique, le Dr Tia Raymond, tirée du lit par les cris, répond à l’appel, accompagnée d’une infirmière spécialisée. Elle connaît bien le Dr Warner, qui a soigné sa belle-mère pendant 12 ans, et tous deux exercent dans le même hôpital.

À coeur vaillant, rien d’impossible

Après un massage cardiaque et deux chocs, le visage du Dr Warner vire au bleu foncé, et rien ne semble le ranimer. « J’ai cru qu’il était condamné », avouera plus tard le Dr Raymond. Troisième essai. La cardiologue observe que son visage rosit de nouveau, et finalement… « Nous avons un pouls ! », s’exclame-t-elle. Un véritable cri du coeur.

Pris en charge en urgence quelques minutes plus tard, avec l’ancien président de l’AHA comme consultant au téléphone, le nouveau président de l’AHA a un diagnostic : infarctus du myocarde avec élévation du segment ST. Les médecins locaux lui posent un stent.

Une histoire de coeur

L’histoire de Noël américaine est parfaite : l’ironie d’un incident cardiaque chez le cardiologue le plus connu du moment, un miracle où tout le monde a joué son rôle à la lettre. La famille et les amis impliqués, l’image du (des) héros…

C’est aussi, et surtout, l’occasion pour l’AHA de rappeler que des gestes simples peuvent sauver des vies. Apprendre la réanimation cardio-pulmonaire et à utiliser un défibrillateur cardiaque peuvent sauver un cardiologue ! Le Dr Warner s’est bien remis de sa mésaventure. En dehors de douleurs persistantes aux côtes. Sa fille et son amie y sont visiblement allées de bon coeur…

Source:

Jonathan Herchkovitch

Les gros dossiers

+ De gros dossiers