A la rentrée Orléans va compter deux facs de médecine, l'une publique, l'autre privée. Le maire n'a pas renoncé

Article Article

Malgré l’ouverture d’une faculté publique à Orléans le projet de la faculté privée, « Medical studies in English », en partenariat avec Zagreb est maintenu, le premier adjoint au maire, Florent Montillot, s’explique.

A la rentrée Orléans va compter deux facs de médecine, l'une publique, l'autre privée. Le maire n'a pas renoncé

« Non ce n’était pas un coup de bluff » assure Florent Montillot. La faculté Croate ouvrira bel et bien ses portes sur le sol français en septembre et permettra ainsi à Orléans de sortir « d’une impasse mortifère ».

Toutefois, il reconnaît que l’ouverture de la « Medical studies in English » « a eu un intérêt évident ». « Elle a permis d’alerter. Jusqu’à présent nous avions des contacts avec des ministres, cela ne servait à rien. Zagreb a permis d’être un élément accélérateur qui a été pris au sérieux. » 

Alors pourquoi ne pas arrêter la mise en place de cette faculté source de polémique ? Plusieurs raisons sont mises en avant. L’universitarisation du CHRO en CHU et la création d’une fac de médecine ne permet pas « non seulement de combler le retard ni même de nous retrouver en tête de peloton ni même dans la moyenne. On va encore devoir attendre jusqu’en 2025-2026 ». D’autre part le caractère international de Zagreb va permettre d’avoir « dans 10 ans des PUPH, de bons médecins certes mais aussi des médecins-chercheurs, c’est un élément qualitatif ».

La mairie « part du postulat qu’une fois que les étudiants auront fait six années d’étude à Orléans, auront acheté un logement, trouvé un conjoint, auront goûté à l’art de vivre et la douceur d’Orléans ils ne voudront plus repartir. Nous aurons bientôt le plus grand équipement sportif et culturel après Paris. Nous savons que les gens qui viennent à Orléans n’ont plus envie de partir. On fait ce pari-là » explique Florent Montillot. Encore mieux, dans le cadre de la coopération entre Zagreb et Orléans, cette dernière va bénéficier d’internes de Zagreb. Les trois premiers internes croates sont arrivés ce mois-ci.

"Le fait qu’il y ait des élus qui prennent des responsabilités, cherchent des solutions aux problèmes est une très bonne chose."

L’adjoint au maire se félicite que ce soit une première en France qui permettra de sortir du système français « pétrie de conservatisme et de bureaucratie ». « Le fait qu’il y ait des élus qui prennent des responsabilités, cherchent des solutions aux problèmes plutôt que des problèmes aux solutions est une très bonne chose.»

François Montillot renchérit « le système actuel franco-français n’est pas suffisant, même le numerus apertus actuel ne permettrait pas avant 10 ou 15 ans d’avoir suffisamment de médecins ».

Sans parler des changements de mentalité « le médecin d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 20 ou 30 ans qui travaillait nuit et jour du lundi au dimanche, sans parler de l’ultra féminisation de la profession avec plus de temps partiel.»

La fac privée compte accueillir une première promotion de 50 étudiants

Pour s’inscrire, c’est très simple, les dossiers étaient à envoyer jusqu'au 25 mai, au plus tard. Le concours d’entrée se déroulera en ligne le 7 juin à 9h00. Il comprendra 120 questions portant sur 3 disciplines : physique, chimie et biologie. Un minimum de 60 bonnes réponses sur les 120 questions, ainsi que 15 bonnes réponses par discipline, seront exigées. Les 50 premiers étudiants se verront admis directement en 1ère année de médecine.

Les cours entièrement dispensés en anglais s’effectueront entre Orléans et Zagreb. Chaque étudiant aura deux tuteurs un de la faculté française et l'autre à Zagreb. Pour ceux qui en ont besoin des cours de soutien et des stages seront organisés par l’association « Loire et Orléans » dont la première assemblée générale se déroulera mercredi 1er juin. Pour les déplacements et le logement une cellule de soutien administratif sera également mise en place pour accompagner les étudiants en France et à Zagreb.

Est-ce que ce concept de fac privée fera des émules dans d'autres zones sous-dotées en CHU ? Est-ce que la France s'apprête à voir émerger dans les années à venir, deux classes de médecins distincts, les diplômés du public et ceux du privé ? La voie royale et la voie payante ? Cette fac de médecine est un vrai pavé dans la mare.

 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers