La nuit, tous les troubles mentaux ne sont pas gris

Article Article

Appréhender les pathologies en fonction de la culture du patient

La nuit, tous les troubles mentaux ne sont pas gris

Chaque patient psychiatrique ne décrit pas ses symptômes de la même manière, ce qui pose notamment problème lorsqu’il est issu d’un milieu culturel différent de celui de son praticien. Ce sujet a donné lieu à de nombreuses recherches et initiatives. Petit tour d’horizon non exhaustif.   

Quelle est la différence entre un patient japonais, un patient indien et un patient africain qui viennent tous trois consulter un psychiatre pour la même pathologie ? Si la réponse qui vous vient est « aucune », suivie d’une chute digne d’une blague de Toto, vous avez tout faux. Ces trois patients auront en effet tendance à décrire leurs symptômes de manière extrêmement variée. Cette incompréhension peut sembler inextricable. Heureusement, la recherche s’est penchée sur le sujet pour aider les médecins à y voir plus clair.

Le problème du diagnostic des pathologies psychiatriques se pose en effet depuis un certain temps déjà. À l’international, le sujet a notamment fait parler de lui il y a six ans dans un article du journaliste Ethan Watters publié dans le New Scientist et intitulé How the US exports its mental illnesses.

Chacun ses symptômes

Ce papier a fait date. Il citait par exemple une étude du Dr Laurence Kirmayer, directeur du département de psychiatrie sociale et transculturelle de l’université McGill à Montréal. « Dans de nombreuses cultures, les troubles de l’humeur, l’affect ou l’anxiété ne sont pas vus comme un problème de santé mentale mais comme un problème social ou moral », explique par exemple l’auteur.

Dans ces conditions, il est nécessaire de former les praticiens à analyser les symptômes à travers le prisme culturel. En France, la première consultation d’ethnopsychiatrie a été ouverte en 1979 à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Et si les formations sont peu nombreuses en psychiatrie, celle de Paris Descartes est certainement la plus connue. Le DU Psychiatrie et compétences transculturelles est en effet accessible à la fois aux psychiatres et à une grande majorité de soignants. Elle fait appel à l’expertise de cliniciens, de linguistes et d’ethnologues pour permettre une approche la plus personnalisée et à l’écoute de chacun. 

Source:

Johana Hallmann

Les gros dossiers

+ De gros dossiers