"Je ne peux me rapprocher de quelqu’un qui m'insulte", répond Arnaud Chiche à Laurent Thines

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Comme suite aux critiques émises par le Professeur Laurent Thines sur la stratégie du Collectif santé en danger, le Dr Arnaud Chiche a tenu à démentir l'essentiel des assertions de son confrère à son encontre. 

"Je ne peux me rapprocher de quelqu’un qui m'insulte", répond Arnaud Chiche à Laurent Thines

What's up Doc. Le professeur Thines a émis de grosses réserves sur la stratégie du Collectif santé en danger et critique le fait qu’une seule et même personne, vous, Arnaud, dirigez l’ensemble du collectif de manière autoritaire. Qu'avez-vous à répondre à cette critique ? 

Dr Arnaud Chiche. Je rappelle que les origines de mon collectif, c’est un coup de gueule de ma part. Qui n’avait pas vocation à déboucher sur la création d'un collectif. Je l’ai fait de manière personnelle sur ma page hébergée par un réseau social. C’est un coup de gueule qui est ensuite devenu viral. À partir de ce moment-là, je deviens le destinataire de témoignages, de remerciements, pour avoir poussé ce coup de gueule. A-t-on encore le droit en France de pousser un coup de gueule et d’être le destinataire de témoignages ? Ma réponse est oui, j’ai le droit. J’ai ensuite voulu organiser ces témoignages, remerciements dans un mouvement, puisqu’il y avait beaucoup de ras-le-bol et j’ai donc créé une page Facebook, celle du collectif Santé en danger. A-t-on encore le droit de créer une page Facebook de nos jours ? Je crois que oui. Ensuite j’ai tout de suite senti qu’il fallait que je m’entoure. Sept personnes sont venues m’épauler, en quelques heures.

WUD. Avez-vous créé un bureau, une organisation autour de ce premier noyau de membres ?

Dr A. C. Un organigramme circule depuis trois semaines maintenant. Il y a un président, des sous-présidents, que sont les sept membres qui m'entourent. Il y a aussi un comité logistique, un comité politique, un comité médias, un comité modération, et un comité action. Je ne fais rien sans l’aval des 7 membres du bureau. Toutes les grandes décisions sont prises de manière collégiale. Donc la critique que me fait le professeur Thines selon laquelle je prends toutes les décisions tout seul est archi fausse. Les statuts de mon association sont à la préfecture. Voilà pour répondre sur l’aspect juridique. Nous ne bénéficions d’aucun financement.

WUD. Laurent Thines nous a aussi affirmé que beaucoup de syndicats et d’associations de soignants et de professionnels de santé se sont retirés du collectif Santé en danger. Est-ce vrai ?

Dr A. C. Tout est faux. Le Collectif inter-urgences n’a jamais été favorable à un rapprochement avec notre collectif, sur ce point rien n'a changé. Le collectif inter-blocs est avec moi. La branche fédérale CGT France est avec moi. Je suis en contact étroit avec Sud santé. J’ai par ailleurs été contacté par le CIU de Saint-Malo afin de relayer une pétition pour l’un de leurs camarades, Yann, qui s’est retrouvé sans logis, je l’ai partagé. Mais on me l'a ensuite reproché. 

WUD. Laurent Thines nous a aussi dit qu’il avait voulu mettre en place une direction commune entre tous les collectifs et syndicats. Qu'en pensez-vous ?

Dr A. C. J’ai contacté Laurent Thines le 7 août, pour lui demander de l’aide. Il m’a proposé de rejoindre le CIH (Collectif inter hôpitaux, NDLR). J’ai refusé. Pour une raison simple : nous nous intéressons à tous les artisans du soin, ce qui n’est pas le cas du CIH. Cependant, je tiens à dire que je connais Laurent depuis longtemps. Donc lorsqu’on a atteint les 76 000 membres, je lui ai proposé de devenir président du comité action. Je lui ai même demandé tout simplement qu’il nous conseille. Il a refusé. Je lui ai proposé de nous unir, mais lui avait peur que nous le phagocytions. Le 7 août, il m’a tout juste répondu que j’avais besoin de vacances, que j’étais à bout. Il a ajouté que ma démarche était dictée que par un besoin de reconnaissance personnelle et d’ego.

Laurent Thines m’a recontacté lorsque nous avons atteint les 100 000 membres. Il m’a proposé une co-direction. J’ai refusé, car il avait des propos sur les réseaux sociaux qui étaient insultants à mon égard, et ont blessé mes proches. Je ne peux pas avoir envie de me rapprocher de quelqu’un qui ne fait que m’insulter sur les réseaux sociaux. Ces méthodes, à savoir de la dénonciation calomnieuse, les insultes, sont inacceptables et ne sont pas dignes d’un médecin. Cela ne ressemble pas à l’éthique des soignants telle que je l’entends. Cela n’a rien à voir avec ma démarche de rassemblement, de bienveillance et de respect. Je ne sais pas pourquoi il ressent le besoin d'émettre des communiqués de presse pour descendre un mouvement qui a pour but de défendre les soignants. Je m’interroge vraiment sur ses motivations à défendre les soignants. Je me demande si, aujourd’hui, ce qui est important à ses yeux, c’est Laurent Thines ou les soignants.

WUD. Je crois que le collectif Santé en danger a envoyé une lettre au président de la République Emmanuel Macron, qu’en est-il ?

Dr A. C. La lettre pour le président de la République Emmanuel Macron est partie, nous avions déjà envoyé une première lettre à Olivier Véran. Nous avions aussi adressé une lettre à Jean Castex, il y a 15 jours de cela. Il nous avait fait passer le message qu'il allait nous recevoir, mais nous n'avons pas encore été reçus. 

WUD. Quelles sont les prochaines actions du collectif Santé en danger ?

Dr A. C. Les prochaines actions, c’est la révolution 2.0. Les médias s'intéressent à nous, nous diffusons à la population une signalétique visuelle, de type macaron à mettre sur les voitures, ça marche très très bien, nous avons créé des antenne régionales, nous allons bientôt nous organiser pour avoir un relais dans chaque établissement de santé. 

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