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L’accusé de 53 ans, toujours très prolixe lors de ses précédents interrogatoires devant la cour d’assises du Doubs qui le juge depuis le 8 septembre, entend ainsi protester contre la manière dont ont été menés les débats « ces deux derniers jours ».
Depuis vendredi, la cour se penche sur les incidents cardiaques suspects de deux jeunes hommes âgés de 16 et 26 ans en 2016 lors d’opérations bénignes à la clinique Saint-Vincent de Besançon.
Frédéric Péchier est suspecté d’avoir empoisonné ces patients en injectant en amont des opérations de l’adrénaline dans des poches de perfusion ensuite utilisées par ses collègues, ce qu’il réfute catégoriquement, comme l’ensemble des empoisonnements qui lui sont reprochés.
L'accusation s'emporte : « une attitude de petit garçon capricieux »
Lors de l’audition des experts médico-légaux, la présidente a autorisé l’accusé à poser des questions aux experts, qui abordent généralement des points très techniques. Ils ont conclu que ces deux patients avaient pu être victimes d’une intoxication malveillante à l’adrénaline.
Frédéric Péchier les a alors interrogés sur les effets de l’adrénaline lorsque ce produit reste plusieurs jours dans une poche de perfusion, évoquant le cas d’une autre patiente victime d’un arrêt cardiaque suspect.
La présidente lui a alors sèchement reproché d’interroger les experts sur un cas abordé fin septembre, et non sur les dossiers du jour. « La possibilité de poser des questions n’est pas un droit, mais une possibilité », lui a rappelé Delphine Thibierge.
La stratégie du silence adoptée par l’accusé lui a valu une volée de bois vert de la part de l’accusation. L’avocate générale Thérèse Brunisso a fustigé une « attitude de petit garçon capricieux : vous vous situez toujours au-dessus des autres et au-dessus des lois, Frédéric Péchier ».
« Vous ne répondez que quand ça vous arrange et en plus vous êtes un maitre chanteur », l’a interpellé à son tour Stéphane Giuranna, avocat de nombreuses parties civiles, lui reprochant de « prendre la cour d’assises en otage ».
L’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, a en réaction appelé au respect de « l’exercice du droit au silence qui est un droit fondamental, un droit constitutionnel ».
Frédéric Péchier comparaît libre et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.
Avec AFP
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