IVG : passage au forceps en Irlande du Nord

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Les députés britanniques ont voté l’extension du droit à l’avortement en Irlande du Nord, seule région du Royaume-Uni à le criminaliser. Ils ont profité d’une vacance de l’exécutif local.

IVG : passage au forceps en Irlande du Nord

Les absents ont toujours tort. Alors qu’aucun gouvernement n’a été formé en Irlande du Nord depuis janvier 2017, les députés ont fait passer en force le 9 juillet deux réformes déjà adoptées dans le reste du Royaume-Uni : la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), et le mariage homosexuel. Tranquillement.
 
Depuis deux ans, les différentes formations politiques locales ne parviennent pas à constituer une assemblée, et l’exécutif régional est donc en vacance. Les députés à majorité travailliste britanniques en ont profité pour voter des amendements contournant l’opposition traditionnelle sur ces questions de société, menée notamment par le DUP nord-irlandais, parti qualifié de très conservateur. Pas super propre, mais efficace !

La fin justifie les moyens ?

Certains voient dans cette décision surprise une atteinte à la démocratie, les députés profitant d’un blocage politique pour faire passer des lois importantes. D’autres, en revanche, se réjouissent de voir l’Irlande du Nord rejoindre la plupart des pays européens sur les droits des femmes et des homosexuels.

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Dans le reste du Royaume-Uni, l’IVG a été légalisée en 1967, et le mariage homosexuel entre 2013 et 2014. Mais, à ce jour, en Irlande du Nord, l’avortement peut encore être puni de prison à vie. Les Irlandaises qui souhaitent avorter traversent en général la mer d’Irlande pour subir une IVG en Écosse ou en Angleterre.

It ain’t over ‘til it’s over

Deux évènements pourraient entraver le mouvement vers la légalisation de l’IVG et du mariage entre personnes du même sexe : le premier, un blocage au niveau de la chambre des Lords britannique. Politiquement quasi-impossible.
 
Les amendements pourraient également être balayés avant le 21 octobre, si l’Irlande du Nord parvenait à constituer une assemblée et un gouvernement d'ici-là. Peu probable, tant la situation politique est bloquée en Irlande du Nord depuis deux ans et demi. Pas impossible non plus, car ces amendements pris par les députés britanniques sonnent comme autant de camouflets pour les responsables politiques irlandais, qui protègent la loi sur le sujet depuis de nombreuses années.

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