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« Mayotte est aujourd'hui le seul département français » où l'AME, dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins sans avance de frais, « ne s'applique pas », explique l'exposé des motifs du texte, porté par la députée de Mayotte Estelle Youssouffa.
Et ce, « alors même qu'il s'agit du territoire qui compte la plus forte proportion d'étrangers en situation irrégulière », poursuit-il.
En l'absence d'AME, ceux-ci « se tournent majoritairement vers le seul Centre hospitalier de Mayotte (CHM) », ce qui « contribue à l'engorgement du seul service hospitalier de l'île », ajoute le texte, qui sera examiné en première lecture.
Peur d'un appel d'air migratoire
La prise en charge tardive des pathologies entraîne également « un surcoût significatif pour l'ensemble du système », selon la proposition.
Alors que le Parlement vient d'adopter définitivement un durcissement des restrictions au droit du sol à Mayotte - archipel récemment dévasté par le cyclone Chido -, ce texte risque de susciter à nouveau de vifs débats dans l'hémicycle.
La proposition de loi sera la première étudiée lors de cette journée, où l'ordre de passage est crucial puisque l'examen ne peut se poursuivre après minuit.
l'Aide médicale d'Etat a été mise en place en 1999-2000 en France, alors que Mayotte n'était pas encore un territoire ultramarin.
Même après sa départementalisation en 2011, le dispositif ne lui a pas été étendu de peur qu'il crée « un appel d'air » migratoire, alors qu'une étude de L'inres (organisme de statistiques en santé) de 2023 a montré que seuls 10% des étrangers citait la santé comme motif d'immigration, et que 51% des personnes éligibles à l'AME n'en bénéficiait pas.
Avec AFP