"On est dans une situation critique, mais il ne faut pas que ça devienne encore plus critique. Donc la prévention c'est aujourd'hui de trouver des solutions pour remonter la pente", a expliqué l'élue à l'AFP.
Par manque de personnel, les urgences de sa commune doivent procéder à des régulations de patients et celles de la commune voisine de Manosque "sont régulièrement fermées" depuis un an et demi : "Hier, notamment, quand vous avez les trois services d'urgence du département des Alpes-de-Haute-Provence (NDLR: avec celui de Sisteron) qui sont fermés, ce n'est pas acceptable", tonne-t-elle.
Le texte de l'arrêté a été produit sur l'exemple de celui pris par plusieurs maires de communes des Côtes-d'Armor en juin, qui dénonçaient eux-aussi une détérioration de l'offre d'accès au soins pour leur concitoyens, en l'adaptant aux besoins locaux.
Des médecins ou 1 000 euros par jour
Les onze médecins demandés par la maire de Digne-les-Bains correspondent ainsi aux effectifs supplémentaires nécessaires en plus des équipes en place "pour tourner correctement", estime Patricia Granet-Brunello.
Comme demandée par les maires des Côtes-d'Armor, l'astreinte que devraient payer les services de l'État en cas de retard dans l'application des mesures demandées par Digne-les-Bains serait de 1 000 euros par jour.
Patricia Granet-Brunello, par ailleurs allergologue à l'hôpital de Digne-les-Bains dans la vie civile, se désole de l'évolution des services de santé ces dernières années.
"On a en France une médecine hyper qualitative, on a la chance d'avoir fait des progrès considérables. Mais finalement, c'est en train de se déliter face au fait qu'on n'arrive plus à prendre en charge correctement les patients : c'est catastrophique", s'émeut-elle.
Dans les Côtes-d'Armor, la préfecture, chargée du contrôle de légalité de l'arrêté, a choisi le 23 août de le déférer au Tribunal Administratif de Rennes.
Concernant son arrêté, Patricia Granet-Brunello a indiqué qu'un éventuel recours devant la justice administrative "ne (la) dérange pas": "L'essentiel, c'est qu'enfin, on mesure que la santé en France va mal et qu'il faut changer."
La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a deux mois pour déférer cet arrêté au tribunal administratif de Marseille.
Avec AFP