Il faut impérativement des médecins à Digne-les-Bains ! La mairie met l'État en demeure

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La maire de Digne-les-Bains, Patricia Granet-Brunello, a pris mercredi 28 août un arrêté municipal enjoignant l'État via l'ARS à recruter onze médecins pour faire face à la régulation voire la fermeture partielle des urgences de plusieurs villes des Alpes-de-Haute-Provence.

Il faut impérativement des médecins à Digne-les-Bains ! La mairie met l'État en demeure

Patricia Granet-Brunello, maire de Digne-Les-Bains © Maxppp - Titouan Henaff Sterbik

"On est dans une situation critique, mais il ne faut pas que ça devienne encore plus critique. Donc la prévention c'est aujourd'hui de trouver des solutions pour remonter la pente", a expliqué l'élue à l'AFP.

Par manque de personnel, les urgences de sa commune doivent procéder à des régulations de patients et celles de la commune voisine de Manosque "sont régulièrement fermées" depuis un an et demi : "Hier, notamment, quand vous avez les trois services d'urgence du département des Alpes-de-Haute-Provence (NDLR: avec celui de Sisteron) qui sont fermés, ce n'est pas acceptable", tonne-t-elle.

Le texte de l'arrêté a été produit sur l'exemple de celui pris par plusieurs maires de communes des Côtes-d'Armor en juin, qui dénonçaient eux-aussi une détérioration de l'offre d'accès au soins pour leur concitoyens, en l'adaptant aux besoins locaux.

Des médecins ou 1 000 euros par jour

Les onze médecins demandés par la maire de Digne-les-Bains correspondent ainsi aux effectifs supplémentaires nécessaires en plus des équipes en place "pour tourner correctement", estime Patricia Granet-Brunello.

Comme demandée par les maires des Côtes-d'Armor, l'astreinte que devraient payer les services de l'État en cas de retard dans l'application des mesures demandées par Digne-les-Bains serait de 1 000 euros par jour.

Patricia Granet-Brunello, par ailleurs allergologue à l'hôpital de Digne-les-Bains dans la vie civile, se désole de l'évolution des services de santé ces dernières années.

"On a en France une médecine hyper qualitative, on a la chance d'avoir fait des progrès considérables. Mais finalement, c'est en train de se déliter face au fait qu'on n'arrive plus à prendre en charge correctement les patients : c'est catastrophique", s'émeut-elle.

Dans les Côtes-d'Armor, la préfecture, chargée du contrôle de légalité de l'arrêté, a choisi le 23 août de le déférer au Tribunal Administratif de Rennes. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/la-situation-est-peut-etre-pire-que-2023-loin-des-jo-les-services-durgences-souffrent-comme

Concernant son arrêté, Patricia Granet-Brunello a indiqué qu'un éventuel recours devant la justice administrative "ne (la) dérange pas": "L'essentiel, c'est qu'enfin, on mesure que la santé en France va mal et qu'il faut changer." 

La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a deux mois pour déférer cet arrêté au tribunal administratif de Marseille.

Avec AFP

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