Hôpital : Vague après vague, le personnel non-soignant boit la tasse

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Presse auscultée. Agent d’entretien, agent administratif, agent de sécurité ou encore standardiste… Depuis le début de la crise il y a un an, ils sont à nos côtés. Et face aux vagues successives de Covid, eux aussi, parfois, ont peur de perdre pied.

Hôpital : Vague après vague, le personnel non-soignant boit la tasse

Cela fait un an que les vagues successives de Covid s’abattent sur les établissements de santé. À l’instar des professionnels de santé éprouvés, le personnel hospitalier – standardistes, agents administratifs, de service ou encore de sécurité – peine parfois à faire face.  « À l’ombre des salles de réanimation et des unités Covid-19, où les soignants bataillent pour sauver des vies, des dizaines de membres du personnel non soignant souffrent aussi », rappelle France Info, après être parti à leur rencontre.

« L’ambiance est moins pesante qu’en réanimation, mais il y a un climat général compliqué à l’hôpital », témoigne, pour nos confrères, Aude, une agent administratif chargée de recenser les décès au quotidien survenu dans son établissement de l’AP-HP. « Quand la personne décède à 50 ans, ça fait toujours quelque chose », confie-t-elle. Chaque jour, Christophe, standardiste, à l’hôpital Cochin, lui, décroche 250 fois son téléphone. « Dont la moitié pour le Covid », détaille-t-il. À l’autre bout du fil, des interlocuteurs angoissés qu’il doit souvent rassurer. « Parfois, ils nous insultent, souligne-t-il. Psychiquement, c’est une charge lourde, encore plus avec la crise sanitaire. » Et Sophie, agent de service hospitalier à Colmar, de rappeler : « Le Covid est partout à l'hôpital, on n'est pas épargnés ».

Un climat de tension qui se conjugue au temps long. « Comme les autres métiers de l'hôpital, le personnel administratif accuse une charge de travail « constante » », rappelle France Info. « On est tous fatigués. On parle avec les soignants, et même si notre travail est incomparable au leur, c'est compliqué de trouver le sommeil », leur indique Aude. Et le directeur adjoint Franck Bridoux, qui a vu sa charge de travail exploser depuis mars 2020, de témoigner : « Les semaines défilent à toute vitesse ».

Derrière ce quotidien bouleversé se cache également une angoisse omniprésente, celle d’être contaminé. Si Sophie craint « le cluster », Aude, elle, a peur pour ses proches. « Et en venant au travail, on prend des risques », souligne-t-elle. « Personnellement, je n’ai pas envie de transmettre le virus à ma famille, mes neveux, mes nièces », atteste, auprès de nos confrères, Kader, agent de sécurité à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Une peur qui ne le quitte jamais lorsqu’il « touche les sacs » », « fait des rondes dans l’hôpital », ou « évacue un mec bourré ». « Et s’il avait le Covid ? », se questionne-t-il. Une interrogation qui risque, malheureusement, de le poursuivre encore longtemps. Pour en savoir plus, c'est par ici

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