Fusion des statuts de praticiens territoriaux : les jeunes médecins mitigés

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La fusion des contrats de praticiens territoriaux, censés attirer dans les zones sous-denses, des médecins frais émoulus, n'a semble-t-il pas convaincu les associations de jeunes médecins et d'internes. 

Fusion des statuts de praticiens territoriaux : les jeunes médecins mitigés

« Ce n’est pas la grande révolution. C’est surtout un effet d’annonce qui fait suite à une fausse concertation », commente le Dr Emmanuel Loeb, président de Jeunes Médecins, en évoquant la fusion des contrats territoriaux que nous présentions ici. « J’y vois surtout des formalités et des contraintes supplémentaires à l’installation. Une obligation à exercer en secteur 1 et à participer à la permanence des soins, tout ça pour une rémunération brute inférieure à celle d’un médecin en début d’activité », ajoute-t-il.
Le président de l’Isni, Antoine Reydellet, réserve un accueil plus favorable à ce rapport. « Il était indispensable de simplifier ces aides car les jeunes médecins ne s’y retrouvent pas. » L’Isni travaille d’ailleurs dans le même sens, menant depuis mars 2019 une enquête sur l’attractivité dans les territoires sous-dotés. Les conclusions seront présentées le 22 novembre dans le Loiret lors d’un « Grenelle » réunissant Isni, Isnar, Anemf, Reagjir, et les représentants des ARS, de l’Ordre, des URPS, de la FHP et des départements.
Autres points positifs selon le président de Isni : la concentration de l’aide financière en début d’activité, au moment où les médecins en ont le plus besoin. Et la participation à la permanence des soins, « cohérente dans le contexte de la crise aux urgences ». Certes, il ne sera pas simple de revenir à un système obligeant les jeunes libéraux à prendre des gardes, « mais chacun doit avoir un comportement responsable pour que les soins non programmés soient assurés », estime le Dr Reydellet. 

« L’argent ne suffit pas ! »

Ce contrat suffira-t-il à déclencher la vague d’installations tant espérée au ministère et dans les ARS ? Comme plusieurs enquêtes l’ont déjà mis en lumière, « l’aide financière n’est pas un déterminant important à l’installation », rappelle le Dr Reydellet. Les jeunes médecins ont besoin d’un suivi rapproché avec un interlocuteur précis. « Après les difficultés au sein des ARS pour le suivi des signataires des CESP, les collectivités territoriales et les conseils départementaux de l’Ordre sont en train de prendre le lead pour flécher des interlocuteurs », indique le président de l’Isni.
Du côté de Jeunes Médecins, on réclame plus que jamais l’ouverture d’un guichet unique, et encore mieux : dématérialisé. « Le vrai frein à l’installation, ce sont toutes les démarches à faire auprès de l’ARS, du conseil de l’Ordre, de l’URSSAF, de la CARMF, de la CPAM…et les factures qui tombent dès les premières semaines ! » En prime, une exonération des cotisations Urssaf en début d’installation et une couverture des 45 jours de carence en cas d’arrêt maladie ferait une nette différence.
Enfin, le SNJMG estime « logique » de ne pas renouveler ces contrats vu leur caractère « gadget ». Et, plutôt qu’un « contrat unique revisité », réclame « une amélioration d’ensemble des conditions d’installation et d’exercice des médecins généralistes, avec des modulations positives en fonction du lieu d’exercice ».

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