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L’ouverture d’un poste de FFI
Lorsqu’un service est agréé pour une spécialité, un poste peut être ouvert aux choix des internes, ce qui est déterminé en commission, en fonction des besoins de formation et des financements. Lorsqu’un poste n’est pas choisi par un interne, un FFI peut être embauché.
Il arrive que des postes existent, mais qu’ils ne soient pas nécessaires aux internes. Certains ne sont pas ouverts aux choix de stage pour être d’emblée proposés à des FFI. Parfois, certains services préfèrent même avoir des FFI. Pourquoi ?
Deux raisons nous paraissent plus prégnantes. Tout d’abord, la crainte que le poste ne soit pas pourvu et qu’il faille trouver quelqu’un en urgence, peut générer une préférence pour un professionnel embauché par avance pour plus de stabilité. Mais aussi et surtout, peut-être, un FFI coûte tout simplement moins cher…
On parle aussi de FFI pour des internes étrangers qui viennent faire une année de stage en France par convention avec l’université de leur pays d’origine. Ils ont souvent un contrat équivalent aux réels faisant fonction.
Enfin, ce terme est parfois employé, abusivement, pour des médecins, souvent étrangers, venant faire un stage d’observation de durée variable. Normalement, ce statut ne leur permet aucune activité clinique, ce qui n’est évidemment pas le cas d’un réel FFI.
Le recrutement d’un FFI
Un établissement peut recruter comme FFI des personnes dans des situations très différentes. Il peut s’agir d’étudiants en médecine français de 6e année. C’est alors un emploi de fin d’année avant le début d’internat.
Ce peut être aussi un praticien français, quel qu’il soit, y compris interne. En toute logique, de tels postes ne devraient avoir aucun intérêt. Néanmoins, avec la pénurie de postes de post-internat par exemple, des internes prennent ces postes pour valider un stage de DESC. Cela peut se voir pour d’autres diplômes également. Ce peut être aussi une modalité d’embauche en post-internat pour des médecins qui ne remplissent pas les conditions pour leur contrat, parce qu’ils n’ont pas encore soutenu leur thèse d’exercice, par exemple. Sachant que d’autres contrats plus attrayants peuvent leur être proposés par l’établissement, on appréciera d’autant plus…
Les étudiants en médecine de la Communauté européenne (ou d’un état partie à l’accord de l’espace économique européen), ayant validé leurs 6 années de médecine, peuvent aussi être recrutés. Ils font ainsi une partie de leur formation pratique en France.
Enfin, des médecins étrangers, hors Europe, prennent des postes de FFI, normalement uniquement s’ils sont inscrits à un DFMS ou DFMSA, dans le cadre de leurs stages.
Le statut des FFI
Il est défini par décret : articles R6153-41 à 44 du code de la santé publique. Le cadre de leur pratique médicale reprend les articles du statut des internes sur la clinique, les prescriptions, la participation à la permanence de soins, etc., sous la responsabilité d’un médecin bien sûr. C’est à lui de déterminer selon les compétences et la capacité d’autonomie de la personne, l’activité qu’il lui laisse exercer seul. Les émoluments sont inférieurs à ceux d’un interne de 1re année. Ils sont d’un peu moins de 1 500€ brut mensuels, s’y ajoute l’indemnité de sujétion, comme pour les internes des deux premières années : environ 435 € brut mensuels (pour comparaison, le Smic est de 1 801 € pour 151,67 h mensuelles, soit 35 h hebdomadaires). Les indemnités de garde sont les mêmes que celles d’un interne.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/comment-exercer-en-france-quand-est-medecin-etranger
La polémique
Nombre de situations professionnelles et personnelles se cachent sous cet unique terme de FFI. Beaucoup de critiques sont émises envers ce statut. Chez les internes, le manque de postes et les problèmes de financements ont conduit à rechercher les postes qui n’étaient plus ouverts au choix mais proposés à des FFI. Les critiques portent alors sur certains patrons qui omettent de renseigner l’existence de ces postes.
Concernant les médecins étrangers, les postes de FFI sont parfois les seuls auxquels ils ont accès. Il s’agit alors de dénoncer leur précarité, leur faible rémunération pour des médecins diplômés à qui l’accès à des postes dignes de leur compétence est fermé. À l’inverse, des médecins de formation moins rigoureuse se retrouvent en position d’exercer sans vérification de leur compétence. Parfois, c’est leur maîtrise trop limitée de la langue française qui peut amener à des erreurs cliniques.
Enfin, la faible rémunération conduit nombre de FFI à multiplier les gardes. Et (bizarrement) là, tout le monde sait où les trouver pour les leur donner… Voilà qui donne un aspect « fourre-tout » à ce statut avec un manque de reconnaissance, voire une méconnaissance de ces professionnels.
DFMS et DFMSADepuis 2010, ces diplômes à destination des médecins étrangers hors Communauté européenne remplacent les AFS (attestation de formation spécialisée) et AFSA (attestation de formation spécialisée approfondie). L’inscription se fait via l’université de Strasbourg. Par convention avec l’université et l’établissement d’accueil, ces médecins sont affectés à un poste dans un service agréé pour le DES ou DESC de la spécialité concernée. Le nombre de postes est limité. Le DFMS (diplôme de formation médicale spécialisée pour des personnes diplômées comme médecin), dure de 2 à 6 semestres et le DFMSA (DFMS approfondie pour des personnes diplômées comme spécialistes), de 1 à 2 semestres. Ils ne permettent pas d’exercer la spécialité concernée en France. |