Faux arrêts de travail vendus 9 € sur le web : alerte aux usurpations d’identité des médecins

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Un praticien hospitalier du CHRU de Besançon a récemment découvert que son nom avait été utilisé à son insu pour produire de faux arrêts maladie. Il a porté plainte pour usurpation d’identité, faux et usage de faux documents. Une affaire qui mérite qu’on s’y arrête tant la vente de faux arrêts maladie s'organise sur le web.

Faux arrêts de travail vendus 9 € sur le web : alerte aux usurpations d’identité des médecins

© Midjourney x What's up Doc

L’alerte a été donnée par le service des ressources humaines d’une entreprise bisontine. Soupçonnant un faux arrêt de travail daté du 28 janvier, les responsables ont contacté le médecin dont le nom figurait sur l’attestation. Ce dernier, exerçant au CHRU de Besançon, n’avait jamais vu ce patient.

En vérité, l’enquête a révélé que l’arrêt de travail litigieux provenait d’un site frauduleux, vendait pour 9 euros seulement, des certificats en ligne. Il suffisait d’indiquer ses symptômes pour obtenir un arrêt falsifié signé au nom d’un médecin bien réel. Le site en question, baptisé « Stop Travail », a été fermé fin janvier.

Une fraude banalisée : six faux arrêts en quelques clics

Lors de sa garde à vue, l’homme de 26 ans ayant utilisé le faux certificat a reconnu avoir eu recours à ce service à six reprises. Le procédé était d’une simplicité inquiétante : quelques clics, un paiement, et un document supposément médical à l’appui de son absence au travail.

Mais il n’est pas un cas isolé. La CPAM du Doubs reçoit chaque semaine des signalements de faux arrêts de travail, émanant aussi bien des employeurs que des professionnels de santé eux-mêmes.

Un préjudice financier et une réaction institutionnelle

Le phénomène n’est pas anecdotique. En 2024, la Caisse primaire d’assurance maladie du Doubs estime le préjudice à 70 000 euros pour des arrêts maladie frauduleux.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/il-usurpait-lidentite-de-medecins-pour-delivrer-de-faux-arrets-de-travail-plus-vrais-que

Face à cette tendance, Virginie Guierard, responsable de la lutte contre la fraude à la CPAM, indique à Ici que 22 dossiers sont actuellement à l’étude. Elle précise que les fraudeurs s’exposent à des sanctions financières lourdes : jusqu’à 300 % du préjudice estimé.

Vers une surveillance renforcée en ligne

Pour contrer cette forme de cyberfraude, un projet de mise en place de cyberenquêteurs est à l’étude. Basés à Grenoble, ils auront pour mission de surveiller spécifiquement les territoires de Bourgogne-Franche-Comté et Rhône-Alpes.

Source:

Ici 

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