Covid-19 : les académies de médecine et de chirurgie demandent la levée du plan blanc

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La pandémie Covid-19, et le plan blanc qui en a découlé, ont profondément affecté l’activité chirurgicale en France, estiment les Académies nationales de médecine et de chirurgie qui demandent la levée immédiate du plan blanc (1) sur tout le territoire métropolitain.

Covid-19 : les académies de médecine et de chirurgie demandent la levée du plan blanc

Les Académies nationales de médecine et de chirurgie demandent la levée immédiate du plan blanc (1) sur tout le territoire métropolitain « afin de pouvoir répondre pleinement à l’urgence sanitaire et économique que représente la reprise de l’activité chirurgicale », dans un communiqué daté du 23 juin.

Les sages rappellent que la pandémie Covid-19, et le plan blanc qui en a découlé, ont profondément affecté l’activité chirurgicale en France : « Près de 90% des interventions chirurgicales jugées non urgentes, ainsi que les interventions lourdes réclamant un séjour post-opératoire en réanimation, ont été déprogrammées, réduisant l’activité aux opérations pour urgence vitale ou représentant la seule alternative thérapeutique pour des pathologies graves ».

Si les transplantions hépatiques et cardiaques ont été maintenues (conformément aux recommandations de l’Agence de Biomédecine du 19 mars 2020), les transplantations rénales étaient suspendues, ce qui a entraîné la perte d’un certain nombre de greffons rénaux, poursuit l’Académie qui explique que l’activité a diminué de 29% pour les transplantations hépatiques et de 15% pour les transplantations cardiaques par rapport à 2019 (entre le 15 mars et le 30 avril).

Pas de décès et d’infection nosocomiale

Dans le contexte pandémique, compte tenu du risque majeur d’infection nosocomiale par le SarsCov2, l’activité de transplantation s’est entourée des conditions de sécurité maximales : parcours dédié pour les patients Covid+, bilan précis du statut viral des donneurs et des receveurs, sélection des donneurs et receveurs…

Par ailleurs, les traitements immunosuppresseurs ont été conduits selon les protocoles habituels. Si bien que les résultats ont été identiques à ceux des transplantations hors période de pandémie, selon les sages : pas de décès et d’infection nosocomiale dû au SarsCov2.

L’Académie en conclut qu’en observant des mesures sanitaires strictes, « il est possible de maintenir la plupart des activités chirurgicales en période d’épidémie due à un virus émergent ».

Proposition de protocole

Forts de ce constat, les sages demandent la levée du plan blanc et proposent d’adopter par anticipation un protocole qui permettra de réagir rapidement et efficacement face à une future crise sanitaire :
 
– une concertation préalable, médico-chirurgicale et multidisciplinaire, en accord avec l’administration hospitalière et les ARS, pour prendre les dispositions au sein de chaque hôpital ou groupement hospitalier afin de préserver la continuité de ce type d’activité ;
– une organisation des circuits d’hospitalisation garantissant le maintien d’une filière sécurisée complète ;
– une sélection soigneuse des patients en cas de crise sanitaire de nature infectieuse, afin d’éviter tout risque de contamination et de prolongation de séjour en réanimation.

1 : ce dispositif de crise permet aux établissements d’affronter une situation sanitaire exceptionnelle en mobilisant en interne tous les moyens dont ils disposent.
 

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