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Selon une étude américaine, le bilan officiel de la Covid en Inde de 415 000 décès pourrait être en réalité 10 fois supérieur. Une véritable tragédie humanitaire qui se déroule sur le sol, la plus grande depuis l’indépendance du pays de Narendra Modi. Le bilan officiel la place déjà en troisième position des pays les plus touchés par la mortalité Covid, après les Etats-Unis et le Brésil.
Que les décès soient sous-estimés est un fait connu de longue date, mais dans cette proportion, c’est inédit. La dernière estimation est faite par le Center for Global Development. La période est comprise du début de l’épidémie au mois de juin 2021, donc après la flambée du variant Delta. Et les chiffres sont effarants : entre 3,4 et 4,7 millions de personnes seraient morts du virus. Un (grand) écart qui serait dû aux carences des systèmes de santé.
Pour arriver à ces chiffres colossaux, le Center for Global Development a comparé le nombre de décès actuels avec celui d’avant pandémie via l’analyse des registres de décès et des études nationales officielles.
Depuis maintenant plusieurs mois, l’Inde est plongée dans une crise sans précédent et se heurte à ses propres limites en termes de réponse sanitaire : pénurie de vaccins, de tests, d’ambulance, d’oxygène, de lits, de médicaments et même de cercueils, la tragédie s’installe et marque le pays au fer rouge. Une situation dramatique qui semble même surpasser le bilan établi au moment de la partition entre Inde et Pakistan où les violences avaient fait des centaines de milliers de morts, voire même 2 millions selon certaines estimations. Un record inédit dont se serait bien passé le pays.