Covid 19 : des traces du SARS-CoV-2 dès le mois de novembre 2019 en France

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Et si le virus circulait déjà en Europe à la fin de l’année 2019 ? C’est ce que suggère une étude publiée dans le European Journal of Epidemiology qui a retrouvé des traces de SARS CoV-2 dès le mois de novembre en France.

Covid 19 : des traces du SARS-CoV-2 dès le mois de novembre 2019 en France

Les premiers cas officiels de Covid-19 ont été recensés à Wuhan en Chine le 8 décembre 2019. Pourtant, il semblerait que l’épidémie ait débuté avant cette date et que des cas aient même déjà été présents en Europe.
 
C’est ce qu’avance une étude publiée dans le European Journal of Epidemiology, le 6 février 2021. Pour cela, elle se base sur les résultats de la cohorte CONSTANCES. Cette dernière se compose de 215 000 personnes âgées de 18 à 69 ans et représentatives de la population générale. L’étude a débuté en 2012 et effectuait régulièrement des prélèvements de sérum humain sur les participants avant de les stocker. 
 
Parmi cette cohorte, 9 144 prélèvements ont été isolés. Il s’agit de ceux réalisés entre le 4 novembre 2019 et le 16 mars 2020. Des tests sérologiques (Elisa) ont été réalisés et des anticorps ont été retrouvés chez 353 participants. Pas étonnant vu l’ampleur de la pandémie au niveau mondial et l’on sait que la France est loin d’être épargnée.
 
Ce qui est plus étonnant en revanche, c’est que 13 personnes dont les prélèvements ont été réalisés entre les mois de novembre 2019 et janvier 2020 avaient déjà dans leur sang des anticorps contre la Covid.
 
Parmi ces 13 participants, 11 ont été interrogés, 5 d’entre eux avaient ressenti des symptômes pouvant s’apparenter à une infection au SARS-CoV-2 et 8 avaient été en contact avec des personnes ayant des symptômes similaires.  
 
En Italie, une récente étude a également avancé des éléments indiquant que la Covid était déjà présente aux mois d’octobre et de novembre.
 
Les chercheurs émettent néanmoins une réserve : "la question cruciale est de savoir si ces résultats pourraient provenir d'un manque de spécificité de nos méthodes sérologiques", peut-on lire dans l'étude. "La proportion de tests ELISA-S positifs rapportés peut sembler surestimée compte tenu de la période pendant laquelle les échantillons ont été prélevés. Nous avons utilisé des points de coupure définis par le fabricant pour la positivité ELISA-S, mais la spécificité du test et les valeurs prédictives positives peuvent augmenter en utilisant d'autres valeurs de coupure plus élevées". Donc, comme souvent en matière de Covid, affaire à suivre. 
 

Source:

  • Carrat, F., Figoni, J., Henny, J. et al. Evidence of early circulation of SARS-CoV-2 in France: findings from the population-based “CONSTANCES” cohort. Eur J Epidemiol (2021). https://doi.org/10.1007/s10654-020-00716-2 

 
 

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