Covid-19 : Après avoir été menacés, des médecins veulent de l’action

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Depuis le début de la pandémie, de nombreux pro de santé sont pris à partie par les mouvements complotistes. Un déferlement qu'ils souhaitent désormais voir suivi d'actions des pouvoirs publics. 

Covid-19 : Après avoir été menacés, des médecins veulent de l’action

Les dirigeants politiques doivent prendre position. C’est en tout cas la conviction défendue par une ribambelle de médecins et de scientifiques lors d’une conférence de presse organisée mardi 7 septembre. La source de leur colère ? Les multiples menaces dont ils rappellent avoir été victimes depuis le début de la crise sanitaire. « Politiques, saisissez-vous de ce problème avant qu’un drame ne survienne », a ainsi martelé Jérôme Marty, président de l’UFML-S, qui multiplie les procès à l’encontre de figures complotistes depuis le début de la pandémie.

Promouvoir la vaccination, le pass sanitaire ou encore le masque a en effet souvent suffi à devenir une cible de ces mouvements réfractaires. Une tendance qui a pris une nouvelle ampleur fin-août après la publication d’un papier au nom évocateur sur FranceSoir. Baptisé « Covid-19 (diagnostic, traitements, vaccin) : panorama d’une escroquerie », cette tribune assure dénoncer « la censure dans les réseaux sociaux (page Facebook du professeur Christian Perronne), le mensonge (direct ou par omission) dans les médias « mainstream », le sarcasme, et parfois l’insulte chez nombre de médecins. »

Dans cette prose aux relants complotistes, l’auteur - qui se qualifie de « médecin résistant » - n’hésite pas à évoquer le nom de nombreux de ses « confrères ». L’infectiologue Karine Lacombe, l’épidémiologiste Thibault Fiolet, le spécialiste de l’intégrité scientifique Hervé Maisonneuve sont notamment cités. Une énumération de professionnels médiatisés bientôt suivie d’un appel au « procès ». « La veuve s’impatiente », écrit l’auteur, faisant référence ici au surnom de la guillotine.

Pour les médecins présents lors de cette conférence de presse, c’en est trop. « Cela livre en pâture à une part de la population violente un certain nombre de scientifiques, médecins, chercheurs ou vulgarisateurs de sciences », assure notamment Jérôme Marty. Un coup de projecteur qui pousse les plaignants à invoquer l’article 40 du code de procédure pénale, qui indique que « tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République ».

Derrière cette volonté de mobilisation de l’État se cache en effet une crainte : que les personnes « radicalisées » passent à l’acte. « Ce qui nous fait peur, c’est qu’un médecin, infirmier, ou un scientifique anonyme, ou quiconque lutte contre le Covid, se fasse agresser », explicite Jérôme Marty.

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