La commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS) s’est réunie ce mardi 17 juin et a pu constater que l’année 2019 était marquée par une nette amélioration des comptes avec un déficit relativement limité et moins important qu’attendu. Malheureusement, la crise de la Covid-19 a considérablement bouleversé la donne, nuance la CSMF.
Les prévisions pour l’année 2020 font en effet état d’un déficit prévu à un niveau historique de 52 milliards d’euros, « dégradation exceptionnelle à la fois liée à une augmentation des dépenses mais surtout à une nette diminution prévisible des recettes », selon le syndicat qui intègre dans ces prévisions « les moyens complémentaires déjà mobilisés ou annoncés en particulier pour lutter contre cette épidémie : prime pour les salariés des hôpitaux, achat massif de masques, coût des dépistages diagnostiques… »
Diminution du remboursement de 4 milliards d’euros
Par ailleurs, l’hypothèse concernant les soins de ville pour 2020 prévoit une diminution du remboursement de 4 milliards d’euros, « hypothèse basée sur la constatation de la nette baisse d’activité en ville pendant l’épidémie suivie d’une reprise progressive et un rattrapage sur le dernier quadrimestre à hauteur de 20 % d’activité supplémentaire », précise le syndicat qui estime que cette augmentation est « très hypothétique vu les contraintes de fonctionnement actuelles liées à la pénurie sur les médicaments anesthésiants, sans aucune visibilité d’amélioration ».
Cette crise va donc se traduire pour la médecine de ville par « une nette diminution des moyens alloués si les choses ne sont pas redressées dans l’immédiat », conclut la CSMF qui demande au gouvernement « d’intégrer cette prévision pour aider les soins de ville et donc miser sur une nouvelle organisation des soins reposant sur une nette revalorisation de la médecine libérale. Ces 4 milliards doivent non seulement revenir intégralement aux soins de ville, mais être accompagnés des moyens complémentaires nécessaires, comme cela est prévu pour l’hôpital. »
Enfin, le syndicat estime qu’il serait « incompréhensible que certains soient reconnus pour leurs engagements, par les primes déjà annoncées et que d’autres en soient oubliés. Ceci serait vécu comme un mépris vis-à-vis de la mobilisation partagée par tous ». En clair : « sacrifier la médecine de ville serait une faute politique impardonnable ! », conclut la CSMF.