Burnout : on aimerait vous en toucher deux Mots

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Mots, une asso à l’écoute des médecins

Burnout : on aimerait vous en toucher deux Mots

Fatigue, manque de conviction, difficultés dans le travail sont autant de facteurs pouvant mener au burnout. Mais comment s’en sortir quand on a honte d’en parler à ses confrères ? L’association Médecins organisation travail santé (Mots) propose un accompagnement anonyme pour ces patients d’un genre particulier. 

 

Le burnout est un sujet brûlant. Tous les professionnels de santé en sont victimes. Jusqu’ici tabou, la question affleure doucement la surface chez les médecins. Parmi les associations qui ont vu le jour pour venir en aide aux praticiens en détresse, Médecins organisations travail santé (MOTS) propose un accompagnement discret à ceux qui en font la demande. 

Un simple appel à la ligne dédiée permet à chacun de parler à un accueillant qui transmettra sa demande à un médecin. Les professionnels en détresse sont recontactés dans les 24 heures qui suivent. C’est alors un suivi sur le long terme qui s’engage. « La prise en charge s’étale sur six mois à un an, parfois plus », témoigne le Dr Jean Thévenot, président de l'association. Du suivi psychologique jusqu’à l’hospitalisation si elle s’avère nécessaire, Mots accompagne ses patients du début à la fin du processus thérapeutique. 

C’est en débutant son mandat de président du Conseil de l’Ordre de la Haute-Garonne que Jean Thévenot a été confronté à la détresse des praticiens. Plusieurs suicides parmi ses confrères le poussent en 2010 à créer une association dédiée. « Il fallait une structure qui prenne en charge les médecins sans qu’ils craignent que l’ARS, l’Ordre ou le directeur du CHU ne découvrent leur mal-être », raconte-t-il. « Si l’on devait ne retenir qu’un terme pour notre association ce serait celui de confidentialité », confie-t-il. En effet, chaque médecin qui fait appel à MOTS est assuré de rester anonyme : « Même moi je n’ai aucune connaissance de ceux qui contactent nos médecins », explique le praticien.

Formez-vous qu’il disaient

Pour assurer le suivi dans un anonymat complet, Jean Thévenot convient qu’il faut parfois hospitaliser ces patients particuliers bien loin de leur lieu de travail. «  Nous avons logiquement créé des accords avec les Ordres régionaux et les URPS », explique-t-il. L’association, implantée dans presque toutes les régions, accompagne trois ou quatre nouveaux médecins par semaine. « En tout, depuis la création, nous avons accompagné environ 700 médecins », estime le praticien qui regrette malgré tout que les déplacements pour les malades préoccupants ne soient pas bien pris en charge par la sécurité sociale. « Nous travaillons là-dessus », précise-t-il. 

Jean Thévenot explique l'augmentation constante du nombre de médecins faisant appel à Mots par un manque cruel d’équilibre entre l’apprentissage du savoir-faire et du savoir-être. « La formation des jeunes médecins ne couvre ni la gestion d’un cabinet pour les libéraux, ni la gestion d’équipe pour les hospitaliers », déplore-t-il. Un manque qui donne souvent lieu à des situations de détresse pour des médecins qui ne savent pas comment appréhender leur exercice au-delà du diagnostic. 

Face à la souffrance des soignants, la faculté pourrait donc avoir des clés pour une meilleure approche de la profession. En attendant que les choses bougent, la ligne de l’association Mots reçoit chaque jour de nouveaux appels
 

Si vous avez besoin d’une assistance, les accueillants de l’association répondent aux médecins jour et nuit.  Ils sont joignable au 06 08 28 25 89

Source:

Johana Hallmann

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