Avoir du Bacon*

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Le financement du fellowship constitue le nerf de la guerre. Le premier conseil capital, c'est : an-ti-ci-per le coût de la vie d'expatrié ! Et prévoir un apport adéquat pour ne pas souffrir de cette aventure...

/// COMBIEN COÛTE UN FELLOWSHIP AU QUÉBEC ?

 

Le financement minimum exigé par l’université québécoise pour une année de moniteur (le mot québécois pour fellow) est de 43 000 $ CAN, soit environ 32 000 €.

Il est impossible de se financer avec des fonds perso ; il faut prouver l’obtention d’un financement institutionnel ou boursier.

Concrètement, il faut fournir une attestation de remise de bourse ou de toute autre source de financement (hors compte bancaire personnel) d’une valeur supérieure ou égale à ce minimum.

Question frais, la bonne nouvelle, c’est que l’inscription à l’université québécoise est gratuite en vertu de l’entente franco- québécoise. Cocorico ! Voilà déjà une économie substantielle de quelques milliers de dollars…

Pour le reste des démarches administratives, prévoir au minimum 1 500 $ CAN :

• Frais d’inscription universitaire = 0 $

• Frais d’inscription auprès du CMQ (Collège des médecins du Québec) = 475 $ + 50 $

• Carte de stage (immatriculation au Conseil de l’Ordre) = 240 $ pour l’année de mai à mai, soit 480 $ si notre année ne se superpose pas à cette période

• Inscription au RCMC (Registre des compétences des médecins du Canada) = 250 $ + 140 $ par document à vérifier

• Permis de travail = 120-150 $ par membre de la famille, y compris les enfants…

 

Là où ça se complique, c’est que le Canada est outre-Atlantique… Alors là, on n’a pas fini de pleurer : voyage, caution d’appart', ouverture de compte, ligne Internet, portable… sans oublier qu’il fait parfois -25° C !

Impossible donc de faire l’économie d’une nouvelle garde-robe pour se réchauffer.

Concernant la vie de tous les jours, si les loyers sont comparables aux nôtres, à taille de ville correspondante bien sûr, tout le reste coûte en moyenne 30 % de plus. Aïe ! Ça fait mal sur les tickets de resto, de supermarché, de sorties en tout genre, en matière de transports, de communications… Bref, la prudence est de mise.

Côté frais de santé, la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) est gratuite… mais ne prend pas en charge les remboursements des médicaments. Une assurance complémentaire est plus ou moins conseillée en fonction du temps sur place (médicaments, frais dentaires, optique).

Un bon plan : se munir du formulaire Q207 auprès de notre CPAM permet de s’inscrire à la RAMQ sans délai de carence. C’est déjà ça !

Et pour les impôts (40 % du salaire total)… Olé ! Notre statut de fellow payé par une bourse nous exonère de charges.

Concrètement, 43 000 $ CAN suffisent donc amplement pour permettre de s'assumer seul, pendant un an… à condition tout de même de ne pas s’envoler ! En revanche, il est illusoire d’imaginer que cela puisse permettre de vivre à deux, voire en famille. Gare aux galères !

Souffrir de financements trop courts à l’étranger peut tout faire déraper. Mieux vaut prévoir une autre bourse si possible ou un deuxième salaire complémentaire pour partir le cœur léger.

 

/// LES FINANCEMENTS

 

Il est possible que le service d’accueil assume le financement des fameux 43 000 $. Dans ce cas, libre à chacun d’envisager aussi des démarches de son côté pour compléter selon ses besoins estimés :

• Les bourses de mobilité des sociétés savantes, de la région, du CHU

• Les appels à projets spécifiques des sociétés savantes, et dans le domaine concerné (Alzheimer, diabète, cancer de tout type…)

• La Fondation pour la recherche médicale, la Ligue contre le cancer

• Les bourses d’aide des laboratoires pharmaceutiques…

Retrouvez d’ailleurs le moteur de recherche des bourses et des prix sur www.whatsupdoc-lemag.fr

 

Le plus important est d’en discuter avec son directeur de programme canadien et ses patrons français dès le début de la construction du projet.

Ne soyons pas timide, c’est un point essentiel, non négligeable, qu’il faut savoir aborder rapidement pour ne pas en pâtir ultérieurement.

Enfin, les bons conseils viennent aussi très souvent des anciens fellows et de tous ceux qui peuvent partager avec nous cette expérience.

 

Alors, bonne chasse !

 

*Avoir de l’argent ([NDLR] : expression québécoise.

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