ART : PSILOCYBINE, QUAND LA PSYCHIATRIE OBSERVE LA CREATION

Article Article

Une expo à vous faire perdre la tête

ART : PSILOCYBINE, QUAND LA PSYCHIATRIE OBSERVE LA CREATION

Depuis la nuit des temps, les propriétés psychodysleptiques de nombreuses substances ont été co-occurrentes, voire support, de la création artistique. C’est cette thématique est interrogée par l’exposition  que propose le Centre d’Etude de l’Expression du Centre Hospitalier Sainte Anne à Paris. A consommer sans modération.

 

Histoire(s) d’Arts et de Psychiatrie

Au début des années 60, Jean Delay, psychiatre, écrivain et chef de service de la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, à Sainte Anne, explora ainsi les « psychoses artificielles ». Tant sur le plan thérapeutique qu’artistique, l’usage de substances hallucinogènes était objet de nombreuses expérimentations. C’est dans ce contexte que les effets de la psilocybine ont été étudiés de manière protocolisée. La molécule, dérivée d’un champignon hallucinogène mexicain, était administrée ainsi à des sujets sains et des artistes de l’avant-garde du Paris des années 60.

En résulte deux thèses de médecine qui consignent à la fois auto- et hétéro-observations suite à la prise de la substance, mais aussi un recueil artistique des œuvres ainsi produites.

 

Les Années 60 à Sainte Anne

Dr Anne-Marie Dubois, psychiatre, responsable du Centre d’Etude de l’Expression et curatrice de l’exposition a sélectionné une trentaine d’œuvres, dont certaines jamais exposées, interrogeant les liens entre processus artistiques et usages de substances. Une des salles du musée est consacrée aux œuvres produites pendant les expériences de Delay. On y retrouve un paradigmatique corpus de Pierre-Xavier Lafitte, où l’on suit la passionnante évolution de ses œuvres avant/pendant/après le protocole de psilocybine.

Une exposition qui laisse songeur, si ce n’est rêveur, devant la liberté dont jouissait tant médecins que usagers dans les sixties.

 

Psilocybine, Quand la psychiatrie observe la création

Jusqu’au 29 novembre 2015

Du mercredi au dimanche de 14h à 19h

Musée Singer-Polignac, au Centre hospitalier Sainte-Anne

1, rue Cabanis, Paris 

Centre d’Etude de l’Expression

 

Source:

Jean-Victor Blanc

Les gros dossiers

+ De gros dossiers