Anesth’ Réa à Lyon : Le travail reprend à 120 à l’heure après les vagues successives de la Covid-19

Article Article

Très éprouvée par les vagues successives, la ville Lyonnaise se réveille. Depuis janvier, l’activité chirurgicale de l’Hôpital Privé Jean Mermoz a repris de plus belle. Une bonne nouvelle qui ravit Julien Cabaton, un anesthésiste-réanimateur heureux d’enfin pouvoir soigner ses patients non-Covid.

Anesth’ Réa à Lyon : Le travail reprend à 120 à l’heure après les vagues successives de la Covid-19

« Nous sommes contents de pouvoir de nouveau travailler », s’enthousiasme le Dr Julien Cabaton, anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital Privé Jean Mermoz à Lyon (69). Un discours plein d’entrain qui détonne avec les chiffres de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui continue de faire partie des territoires français les plus touchés par l’épidémie.

Actuellement, le taux d’incidence du département du Rhône culmine à 208 pour 100 000 habitants. Un ratio élevé qui demeure quatre fois moins important que celui subi en novembre par la ville de Lyon. « Depuis début janvier, notre activité chirurgicale a repris quasiment de manière normale », se félicite l'anesthésiste spécialisé en orthopédie.

Habituellement orphelin d’un service de réanimation, l’Hôpital Privé Jean Mermoz avait pourtant pris ses dispositions au plus fort de la crise sanitaire. « Nous avions mis sur pied une réanimation éphémère, mais ça s’est vidé après les fêtes », indique le spécialiste, membre élu au conseil d’administration du Syndicat National des Anesthésistes Réanimateurs de France. Une désertion de patients Covid + qui s’est traduite par la mise à disposition des lits et du personnel pour les soins non-Covid. « Nous n’avons plus que quelques patients infectés. Aujourd’hui, notre organisation nous permet de continuer à nous en occuper tout en poursuivant notre activité », indique le docteur.

Sur le pied de guerre, les équipes multiplient la reprogrammation des opérations annulées à cause de la crise sanitaire. « On rattrape tout ce qui n’a pas été fait et on fait notre nombre habituel de patients. On est en suractivité, et nos programmes opératoires sont très chargés », souligne le médecin. Une effervescence qui se chiffrerait à environ 110 %, voire 120 %, de leur activité habituelle avant la crise sanitaire selon lui. « En termes d’emploi du temps, on a des semaines plus chargées, on fait de plus longues journées qui sont fatigantes. On va travailler les samedis alors qu’on ne le fait pas d’habitude », nous détaille le jeune médecin. 

Un volontarisme soutenu par l’arrivée régulière de patients mis-à-mal par des longs mois d’attente. « Certains de nos patients marchaient avec une simple petite canne… Et, on les voit arriver avec un déambulateur », déplore-t-il, convaincu de ne pas en avoir assez fait au cours de l’année écoulée. « On nous a interdit de faire nos opérations habituelles. Ici, ça s’est traduit pas un chômage technique… On s’occupait des patients Covid-19, mais le temps médical que cela nécessite n’était pas très important », indique le spécialiste.  

Un constat pesant qui lui fait craindre le pire si les remous de la seconde vague se font de nouveau sentir.  « Nous avons très peur que les décisions d’annulation de chirurgie reviennent », conclut-il, désabusé par les décisions politiques prises au cours des deux premiers épisodes.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers