Station F, médecins, entreprise : quel point commun ?

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À Station F, les bureaux de Havas Startup Accelerator (HSA) sont clairsemés en ces temps de pandémie. Si les startupers du programme d’accélération d’Havas s’y entassent pas grappes, la grande majorité change le monde médical depuis son canapé. Télésuivi, observance des traitements, aide au diagnostic... Même sans blouse blanche, ces ingénieurs et startupers sont experts d’un vaste terrain de jeu.

Dos à un paper- board qui porte encore les stigmates d’une intense réflexion, le patron du lab d’innovations d’Havas Health & You, quant à lui, est bien présent. « Par l’intermédiaire des laboratoires pharmaceutiques, la finalité de Now est de développer des innovations qui permettront aux médecins de mieux exercer et de mieux soigner », lâche Philippe Huot-Louradour. Et de préciser plus tard, chemise sur le dos et portable à portée de main : « La force du médecin est la décision médicale. Cela, l’IA ne pourra jamais le faire. Par contre, elle peut l’aider à se positionner ».

Station F

L’alliance des médecins, big pharmas et petites startups

Cela fait un an que cet expert du digital arpente les couloirs de Station F. Un poste tourné vers la santé obtenu après s’être frotté pendant de longues années à l’innovation tout court. « Avant, je travaillais dans de grandes agences, se souvient ce fils d’ingénieurs. Mais il y a quinze ans, j’ai rencontré un patron d’agence et entrepreneur digital qui m’a retourné le cerveau. Malgré mon jeune âge, il m’a dit que je travaillais dans un monde ancien ».

Un électrochoc qui le fait changer de voie... jusqu’à mener ce neveu et frère de médecins en direction du soin. « Cette occasion, je l’ai créée », lâche-t-il. Et celui qui travaillait alors sous l’égide du CEO Marco Tinelli de préciser : « J’ai fondé une verticale, Full Six Life, dédiée à la santé. Et lorsqu’Havas nous a racheté, l’entreprise m’a proposé d’être le nouvel ovni des patrons d’agences de santé ». Et pour cause : son expertise, mêlant médico- marketing et numérique, s’est en effet révélée être un atout considérable pour dénicher des startups qui bouleversent la pratique médicale. Cela, même sans stéthoscope et carnet d’ordonnances. Une mission qu’il a fièrement porté pendant quatre ans avant d’être promu à son poste actuel où il officie pour des poids lourds tels que Sanofi, Janssen, Novartis, Takeda ou encore MSD. « On a la chance d’être un des plus grands networks en santé donc de travailler avec d’importants labos. », détaille-t-il.

« La plupart des initiatives sont portées par un ou deux professionnels de santé »

Agence, laboratoires, start-up et soin... Le lien n’est pourtant pas évident. « Mais il est direct, assure Philippe Huot-Louradour. Quand une big pharma veut faire appel à l’agilité d’une start-up pour développer des solutions qui s’appliquent à des besoins non couverts du parcours de soin, le modus operandi n’est pas facile à trouver. Notre rôle est de faciliter ces relations-là ». Traducteur, certes, mais aussi chasseur de têtes. « Parfois, nous pouvons présenter le projet d’une start-up. Ou bien ce sont les groupes pharmas qui nous informent rechercher un partenaire pour résoudre un problème qu’ils ont identifié ».

Et d’ajouter : « Tout le monde est gagnant là-dedans. Le médecin a de nouveaux outils. Le patient a de nouveaux outils. Et la pharma sort de son image un peu cloisonnée de producteur de molécule pour un rôle tourné vers le service ». Un travail de longue haleine qui ne peut pas se passer de l’expertise de terrain. « La première chose que nous faisons est de parler aux médecins », assure Philippe Huot-Louradour. Problème administratif, organisationnel, de soin... Ce sont les professionnels de santé qui amènent les problématiques que la culture beyond-the-pill peut aider à résoudre. « La plupart des initiatives sont portées par un ou deux professionnels de santé », précise le directeur.

 

 

 

 

L’innovation, pilier incontournable de la médecine de demain ?

Cela, à l’image de Benoît Brouard. Docteur en pharmacie, le co-fondateur de Wefight s’est reconverti en startuper. Un partenariat de développement commercial avec Havas Health & You en poche, le jeune homme a créé Vik, un chatbot conversationnel pensé pour optimiser l’éducation thérapeutique. « Tous les professionnels de santé peuvent devenir entrepreneur », assure Philippe Huot-Louradour.

Un scénario qui s’est en effet également observé lors de la création de la start-up Music Care. Pensé par un docteur en psychologie clinique, ce dispositif d’intervention non-médicamenteuse utilisé notamment en pédiatrie ou en anesthésie permet d’apaiser la douleur, la dépression ou encore l’anxiété grâce à la musicothérapie. « Music Care a énormément de protocoles validés scientifiquement », souligne fièrement le directeur Tech et Innovations. Et quand les professionnels de santé ne les inventent pas, ils y participent. Pneumologue, infirmier, pharmacien... L’équipe de BioSerennity, une start-up qui développe des vêtements intelligents chargés de mesurer les paramètres biomédicaux et de les transmettre au médecin, comporte par exemple de très nombreuses spécialités. Le voisin à Station F et partenaire, l’iPEPS, un accélérateur de startups en santé, a même pignon sur rue à la Pitié- Salpêtrière.

« Pour une réussite, il y a dix échecs »

« Pourtant pour une réussite, il y a dix échecs », indique Philippe Huot-Louradour. Entre les blocages réglementaires, financiers et parfois techniques, les freins au développement technologique des solutions qui simplifieront le quotidien des médecins de demain sont légion. « Tous les jours, on pousse la pierre en haut de la montagne, image le professionnel. C’est difficile de faire sortir un projet en innovation. Nous partons de rien, d’une idée ! ».

 

 

 

 

 

Une mission fastidieuse vue par Philippe Huot-Louradour comme un enchaînement d’opportunités. « L’innovation, c’est créer quelque chose qui sort des sentiers battus et des codes. Résoudre un problème, c’est ça qui me plaît en innovation », s’enthousiasme-t-il. Avec l’arrivée de l’IA ou encore la digitalisation progressive des CHU, Philippe Huot-Louradour en est d’ailleurs convaincu : « Le meilleur reste à venir. »

Cet article a été accéléré par Havas Health &You.

À Station F, les bureaux de Havas Startup Accelerator (HSA) sont clairsemés en ces temps de pandémie. Si les startupers du programme d’accélération d’Havas s’y entassent pas grappes, la grande majorité change le monde médical depuis son canapé. Télésuivi, observance des traitements, aide au diagnostic... Même sans blouse blanche, ces ingénieurs et startupers sont experts d’un vaste terrain de jeu.

Dos à un paper- board qui porte encore les stigmates d’une intense réflexion, le patron du lab d’innovations d’Havas Health & You, quant à lui, est bien présent. « Par l’intermédiaire des laboratoires pharmaceutiques, la finalité de Now est de développer des innovations qui permettront aux médecins de mieux exercer et de mieux soigner », lâche Philippe Huot-Louradour. Et de préciser plus tard, chemise sur le dos et portable à portée de main : « La force du médecin est la décision médicale. Cela, l’IA ne pourra jamais le faire. Par contre, elle peut l’aider à se positionner ».

Station F

L’alliance des médecins, big pharmas et petites startups

Cela fait un an que cet expert du digital arpente les couloirs de Station F. Un poste tourné vers la santé obtenu après s’être frotté pendant de longues années à l’innovation tout court. « Avant, je travaillais dans de grandes agences, se souvient ce fils d’ingénieurs. Mais il y a quinze ans, j’ai rencontré un patron d’agence et entrepreneur digital qui m’a retourné le cerveau. Malgré mon jeune âge, il m’a dit que je travaillais dans un monde ancien ».

Un électrochoc qui le fait changer de voie... jusqu’à mener ce neveu et frère de médecins en direction du soin. « Cette occasion, je l’ai créée », lâche-t-il. Et celui qui travaillait alors sous l’égide du CEO Marco Tinelli de préciser : « J’ai fondé une verticale, Full Six Life, dédiée à la santé. Et lorsqu’Havas nous a racheté, l’entreprise m’a proposé d’être le nouvel ovni des patrons d’agences de santé ». Et pour cause : son expertise, mêlant médico- marketing et numérique, s’est en effet révélée être un atout considérable pour dénicher des startups qui bouleversent la pratique médicale. Cela, même sans stéthoscope et carnet d’ordonnances. Une mission qu’il a fièrement porté pendant quatre ans avant d’être promu à son poste actuel où il officie pour des poids lourds tels que Sanofi, Janssen, Novartis, Takeda ou encore MSD. « On a la chance d’être un des plus grands networks en santé donc de travailler avec d’importants labos. », détaille-t-il.

« La plupart des initiatives sont portées par un ou deux professionnels de santé »

Agence, laboratoires, start-up et soin... Le lien n’est pourtant pas évident. « Mais il est direct, assure Philippe Huot-Louradour. Quand une big pharma veut faire appel à l’agilité d’une start-up pour développer des solutions qui s’appliquent à des besoins non couverts du parcours de soin, le modus operandi n’est pas facile à trouver. Notre rôle est de faciliter ces relations-là ». Traducteur, certes, mais aussi chasseur de têtes. « Parfois, nous pouvons présenter le projet d’une start-up. Ou bien ce sont les groupes pharmas qui nous informent rechercher un partenaire pour résoudre un problème qu’ils ont identifié ».

Et d’ajouter : « Tout le monde est gagnant là-dedans. Le médecin a de nouveaux outils. Le patient a de nouveaux outils. Et la pharma sort de son image un peu cloisonnée de producteur de molécule pour un rôle tourné vers le service ». Un travail de longue haleine qui ne peut pas se passer de l’expertise de terrain. « La première chose que nous faisons est de parler aux médecins », assure Philippe Huot-Louradour. Problème administratif, organisationnel, de soin... Ce sont les professionnels de santé qui amènent les problématiques que la culture beyond-the-pill peut aider à résoudre. « La plupart des initiatives sont portées par un ou deux professionnels de santé », précise le directeur.

 

 

 

 

L’innovation, pilier incontournable de la médecine de demain ?

Cela, à l’image de Benoît Brouard. Docteur en pharmacie, le co-fondateur de Wefight s’est reconverti en startuper. Un partenariat de développement commercial avec Havas Health & You en poche, le jeune homme a créé Vik, un chatbot conversationnel pensé pour optimiser l’éducation thérapeutique. « Tous les professionnels de santé peuvent devenir entrepreneur », assure Philippe Huot-Louradour.

Un scénario qui s’est en effet également observé lors de la création de la start-up Music Care. Pensé par un docteur en psychologie clinique, ce dispositif d’intervention non-médicamenteuse utilisé notamment en pédiatrie ou en anesthésie permet d’apaiser la douleur, la dépression ou encore l’anxiété grâce à la musicothérapie. « Music Care a énormément de protocoles validés scientifiquement », souligne fièrement le directeur Tech et Innovations. Et quand les professionnels de santé ne les inventent pas, ils y participent. Pneumologue, infirmier, pharmacien... L’équipe de BioSerennity, une start-up qui développe des vêtements intelligents chargés de mesurer les paramètres biomédicaux et de les transmettre au médecin, comporte par exemple de très nombreuses spécialités. Le voisin à Station F et partenaire, l’iPEPS, un accélérateur de startups en santé, a même pignon sur rue à la Pitié- Salpêtrière.

« Pour une réussite, il y a dix échecs »

« Pourtant pour une réussite, il y a dix échecs », indique Philippe Huot-Louradour. Entre les blocages réglementaires, financiers et parfois techniques, les freins au développement technologique des solutions qui simplifieront le quotidien des médecins de demain sont légion. « Tous les jours, on pousse la pierre en haut de la montagne, image le professionnel. C’est difficile de faire sortir un projet en innovation. Nous partons de rien, d’une idée ! ».

 

 

 

 

 

Une mission fastidieuse vue par Philippe Huot-Louradour comme un enchaînement d’opportunités. « L’innovation, c’est créer quelque chose qui sort des sentiers battus et des codes. Résoudre un problème, c’est ça qui me plaît en innovation », s’enthousiasme-t-il. Avec l’arrivée de l’IA ou encore la digitalisation progressive des CHU, Philippe Huot-Louradour en est d’ailleurs convaincu : « Le meilleur reste à venir. »

Cet article a été accéléré par Havas Health &You.

Le concept, c'est quoi ? 

La puissance des big pharmas et l’agilité des startups d’innovation en santé. Voilà les deux composantes que Philippe Huot-Louradour essaye d’harmoniser depuis un an maintenant. « Depuis deux-trois ans, on observe l’ouverture d’une réflexion des laboratoires sur un nouveau business model plus durable qui les font tendre vers une dimension plus servicielle de l’activité », explique- t-il. Et d’ajouter : « Il a suffi d’un premier, et maintenant ils y sont tous ! ».

Cette vision « beyond-the-pill » doit permettre de faire émerger de nouvelles solutions techno- logiques capables de faciliter le quotidien des médecins et d’améliorer la prise en charge des patients. « Ce sont des services de suite d’accompagnement qui permettent d’optimiser tout ou partie des problèmes qu’on rencontre au cours du parcours de soin », explique le spécialiste. Une mission de taille donc qu’il orchestre depuis son innovation lab niché au cœur de Station F.

Portrait express 

Patron d’une agence d’innovations en santé, ce n’est pourtant pas vers l’univers des médecins que le parcours de Philippe Huot-Louradour s’est d’abord dirigé. « Je n’ai pas fait d’étude de médecine », confie ce fils d’ingénieurs. Devenu un pilier incontournable des agences digitales, celui qui a fait ses classes en école de commerce rejoint le groupe FullSIX au poste de Deputy Managing Director pour la filiale Grand Union.

Cinq ans après, le professionnel, devenu Managing Director de FullSIX France,
se laisse pourtant tenter par la santé. « Elle touche à tout le monde et à tous les stades de notre vie. Ça m’a toujours beaucoup intéressé », confie celui qui a alors co-fondé la verticale FullSIX Life dédiée à la santé avec son CEO de l’époque, Marco Tinelli.

Une initiative remarquée par le nouveau propriétaire du groupe qui, au rachat, décide de le nommer directeur général de Havas Health France. Et Philippe Huot-Louradour de compléter : « Il y a un an, un nouveau projet très focalisé sur l’accompagnement de la transformation digitale et l’innovation de l’industrie pharmaceutique est né dans le groupe ».

Dépositaire d’une double expérience en médico-marketing et digital, c’est lui qui a été choisi.
« On m’a proposé de co-diriger une entité internationale, qui s’appelle Now, dédiée à la technologie et l’innovation d’Havas Health and You. Je m’occupe de toute la partie Europe », détaille-t-il.

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