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La violence contre les médecins n’est plus un fait divers isolé, c’est un bruit de fond de notre exercice. Insultes, menaces, coups, agressions sexistes, vols : chaque semaine, un confrère ou une consœur en fait les frais, dans les cabinets de ville comme dans les hôpitaux, aux urgences comme en consultation...
Les chiffres ? Ils explosent. Les témoignages ? Ils se multiplient. Les causes ? Elles sont diverses : patients frustrés, délais interminables, un système sous tension, une société intolérante à la moindre contrariété. Résultat : nous devenons la cible facile d’une colère qui dépasse souvent la relation de soin.
« Les soignants ne se taisent plus. Après des années de silence gêné, de honte mal placée ou de plaintes classées sans suite, une nouvelle génération dit stop ! »
Mais les soignants ne se taisent plus. Après des années de silence gêné, de honte mal placée ou de plaintes classées sans suite, une nouvelle génération dit « stop ». Collectifs, syndicats, Ordre, associations : la parole se libère et le législateur a fini par bouger. La loi Pradal a durci les peines. Suffisant ? Bien sûr que non. Encore faut-il que les décrets tombent, que les plaintes soient reçues, que les victimes soient accompagnées.
En attendant, chacun invente ses parades : applis qui informent les familles pour éviter la tension, formations de désescalade, médiateurs, caméras, boutons d’alerte, réorganisation des locaux… Des solutions bricolées, souvent efficaces, mais qui traduisent surtout l’urgence de repenser nos environnements de travail.
Car il ne s’agit pas seulement de protéger nos blouses blanches. La violence impacte directement la qualité du soin : médecins démotivés, patients mal pris en charge, confiance fragilisée. Comme l’a dit un confrère : « Ne pas protéger les médecins, c’est encourager les déserts médicaux. »
« Rappeler, haut et fort : derrière chaque agression contre un médecin, c’est un patient de plus qui perd un soignant »
Alors que faire ? Continuer à témoigner, à compter, à dénoncer. Refuser de minimiser. Imposer une tolérance zéro. Et surtout rappeler, haut et fort : derrière chaque agression contre un médecin, c’est un patient de plus qui perd un soignant.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/magazine/70
Dans ce numéro 70 de What’s up Doc, nous avons décidé d’ouvrir grand le dossier : comprendre les causes, donner la parole aux victimes, analyser le cadre légal, partager les chiffres et surtout explorer les parades. Autant de clés pour que la violence ne soit plus notre normalité.
Si vous aussi, vous vous sentez concerné(e)s… Parlons-en ensemble, brisons le silence, agissons : rendez-vous sur whatsupdoc-lemag.fr et sur le forum WUD.
Partagez votre témoignage, faisons entendre nos voix sur le Forum What’s up Doc