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Cette ouverture d'enquête, confiée à un juge d'instruction, fait suite à la plainte déposée le 12 mars par plusieurs professeurs des universités-praticiens hospitaliers qui dénoncent le « dévoiement de procédures disciplinaires » à leur encontre afin selon eux de les évincer, et le risque de suicide associé à ces pratiques, selon une source proche du dossier.
La plainte pour harcèlement moral au travail a fait l'objet d'une ouverture d'information judiciaire le 15 mai, a confirmé le parquet.
Selon la source proche du dossier, les plaignants dénoncent un « harcèlement moral institutionnel » et affirment avoir été la cible de procédures disciplinaires pour des raisons de politique interne, de succession de chefferie, ou en représailles à des alertes sur les conditions dégradées de travail ou sur des comportements déviants.
Dans les méthodes de management qu'ils disent avoir subies, les plaignants voient certaines similitudes avec l'histoire de Jean-Louis Mégnien, un professeur en cardiologie de 54 ans, qui s'était jeté par la fenêtre du 7e étage de l'hôpital européen Georges-Pompidou en décembre 2015.
En novembre 2023, l'AP-HP, jugée en tant que personne morale, avait été condamnée à une amende de 50 000 euros pour harcèlement moral.
Démis et écarté
L'un des plaignants a été relevé de ses fonctions de chef de service et interdit d'accès à l'hôpital où il travaillait, ce qui met en péril le suivi de ses patients, selon des éléments du dossier dont a eu connaissance l'AFP.
« Le parquet a pris la mesure de la gravité des propos et comportements signalés, beaucoup étant susceptibles de relever d'un fonctionnement systémique », a réagi auprès de l'AFP leur avocate, Christelle Mazza.
Selon elle, « il faut impérativement sortir de ces pratiques arbitraires et déshumanisantes : ce qui se passe dans le confinement des bureaux, où l'on décide de la vie ou de la mort d'un personnel, hors procédure, sur le fondement de rumeurs savamment construites et propagées, est une vraie honte ».
« Sans parler de l'organisation du travail totalement dysfonctionnelle pour ne pas dire illégale. On pouvait légitimement penser que l'autorité hospitalo-universitaire se remettrait en question après le suicide de Jean-Louis Mégnien. Il n'en est rien », a-t-elle ajouté.
Mi-avril, Christelle Mazza a déposé une autre plainte, devant la Cour de justice de la République (CJR), pour harcèlement moral et homicide involontaire contre les ministres de la Santé Catherine Vautrin et de l'Éducation Elisabeth Borne pour dénoncer des suicides de soignants de l'hôpital public.
Avec AFP
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