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En 2023, la France a enregistré 637 082 décès, soit 36 000 de moins qu’en 2022. Le taux standardisé de mortalité a chuté à 828 décès pour 100 000 habitants, en grande partie grâce à la baisse des décès liés au Covid-19. Ce recul se traduit également par une espérance de vie en nette hausse : 79,9 ans chez les hommes (+0,6 an) et 85,6 ans chez les femmes (+0,5 an).
Les tumeurs restent la première cause de décès
Les tumeurs constituent toujours la première cause de mortalité (27 % des décès), avec un taux de 238,6 pour 100 000 habitants, devant les maladies cardio-neurovasculaires (21,4 % des décès, soit 170,7/100 000). Viennent ensuite :
- Les causes mal définies (11,0 %, 85,4/100 000)
- Les causes externes : accidents, suicides, homicides (7,1 %, 61,7/100 000)
- Les maladies respiratoires (7,4 %, 60,6/100 000)
Notons une baisse continue des décès dus aux tumeurs et aux maladies cardiovasculaires, sauf pour les maladies respiratoires (+1,1 décès/100 000) et les maladies infectieuses (+0,3 décès/100 000).
Une mortalité externe stable mais contrastée
La mortalité par chute accidentelle poursuit sa hausse, en particulier chez les plus de 85 ans, atteignant 335,7 décès pour 100 000 habitants (+13 points en un an).
Les suicides (13,6 décès/100 000) restent la deuxième cause de décès chez les moins de 65 ans (15,6 %), mais diminuent légèrement par rapport à 2022. Chez les jeunes filles de 10 à 19 ans, le taux chute de 2,2 à 1,5 décès/100 000.
Des écarts territoriaux très marqués
La mortalité toutes causes confondues est :
- 89 % plus élevée à Mayotte (SMR 1,89)
- 37 % plus élevée en Guyane
- 17 % plus élevée dans les Hauts-de-France
- À l’inverse, 15 % plus faible en Île-de-France
Les DROM présentent des profils spécifiques : surmortalité en maladies infectieuses, endocriniennes et cardio-neurovasculaires ; mais une mortalité par tumeur globalement plus faible (sauf pour certaines localisations comme foie, utérus, prostate).
En France métropolitaine :
- Les Hauts-de-France affichent une surmortalité de +17 % toutes causes, et de +29 % en maladies infectieuses
- La Bretagne se distingue par une mortalité par suicide +58 % au-dessus de la moyenne nationale
- La Corse a une mortalité digestive -38 % sous la moyenne nationale
Le poids des territoires : moins on est urbain, plus on meurt jeune
Les communes hors influence urbaine affichent une mortalité globale +8 % au-dessus de la moyenne nationale. Dans les grands pôles urbains (>700 000 hab.), elle est au contraire -11 % plus faible.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/longtemps-premiere-de-la-classe-la-france-est-devenue-une-cancre-en-matiere-de-mortalite
Les écarts sont particulièrement nets pour :
- Les maladies cardio-neurovasculaires : -17 % dans les grandes métropoles, +14 % hors villes
- Les suicides : -34 % dans les grands pôles, +39 % hors aires urbaines
- Les accidents de transport : -48 % dans les grandes villes, +59 % hors villes
Les causes de décès dites évitables (tumeurs liées au tabac, diabète, maladies digestives ou cardio-vasculaires, accidents, troubles mentaux) sont plus fréquentes dans les territoires ruraux, désindustrialisés ou en déclin économique.
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