"Nous nous battons depuis six mois pour que ces franchises ne doublent pas, pour ne pas éloigner des soins la couche de la population qui est au-dessus des seuils sociaux", a réagi sur RMC Catherine Simonin, membre du bureau de France Assos Santé, qui fédère de nombreuses organisations de patients.
Ces personnes sont celles "qui gagnent au-dessus de 1 093 euros", qui doivent donc "financer leur complémentaire santé" et n'y "arrivent plus", a-t-elle poursuivi, précisant que "4% des Français n'ont plus de complémentaire santé".
Le président de la République veut faire passer ces franchises "de 0,50 à 1 euro", une mesure régulièrement évoquée et qui rapporterait 800 millions d'euros à l'Assurance maladie.
"Je n'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise", a-t-il jugé mardi, estimant aussi qu'il faut continuer à protéger les personnes touchées par des affections de longue durée (ALD) en conservant le plafond de "50 euros" de reste à charge annuel par patient.
Des économies sur les quantités délivrées plutôt que sur les franchises, propose l'UFML-S
Mais "quand on est malade, c'est sans arrêt qu'on a des restes à charge", a dit encore Catherine Simonin, citant les dépassements d'honoraires des spécialistes.
Le doublement des franchises "est inégalitaire et non éthique", a renchéri le syndicat de médecins libéraux UFML-S. Pour faire des économies, il propose plutôt que les traitements soient par exemple délivrés non plus à la boîte mais dans la quantité suffisante, en fonction de l'ordonnance.
"Osez bouger les lignes, ne taxez pas les malades", écrit-il à l'adresse d'Emmanuel Macron.
Interrogé par l'AFP, le président du syndicat de médecins libéraux CSMF, Franck Devulder, s'est montré plus nuancé: "Ça ne me choque pas, si on protège les plus fragiles", a-t-il dit, "pas sûr" néanmoins que "le gain financier suffise" à redresser les finances du système.
Il faut "protéger" les patients en ALD mais aussi les Français "précaires", y compris ceux issus "des classes moyennes grignotées par le bas" par l'inflation, comme les infirmières, aide-soignantes, a-t-il avancé. Il serait possible de "redéfinir les critères" pour être exempté, a-t-il ajouté.
Avec AFP