Trois questions à Fabrice Nabet

Article Article

Fabrice Nabet, 29 ans, a lancé en début d’année le programme Healthshapr, qui vise à appuyer les projets e-santé des médecins. Il confie à What’s up Doc les premiers enseignements qu’il tire de cette expérience.

Trois questions à Fabrice Nabet

What’s up Doc. Un sondage auprès de nos lecteurs montre que 53 % d’entre eux ont déjà pensé à un projet e-santé. Qu’est-ce qui les empêche de sauter le pas ?

Fabrice Nabet. Je vois trois freins. Tout d’abord, la partie technique : comment créer l’appli, comment sélectionner un développeur de confiance... Ensuite, bien sûr, il y a la question du temps. Les médecins, qui enchaînent les gardes ou les consult’, sont parfois sur un rythme un peu décalé. Pas facile de faire de la gestion de projet et de la recherche de financements quand on envoie ses e-mails à 2 heures du mat’ ! Enfin, il y a la confiance dans le projet. Beaucoup de médecins laissent trop longtemps leur idée dans un tiroir... Quand ils la ressortent, elle leur paraît (souvent à tort) moins bonne.

WUD. Quelles réponses peut-on apporter pour lever ces trois freins ?

Fabrice Nabet. Je peux vous parler des réponses que HealthShapr apporte. Avec notre partenaire IBM, nous avons un acteur de poids pour résoudre les problèmes techniques. Pour ce qui est de la confiance des médecins dans leur projet, nous avons une vision du marché qui nous permet de challenger les idées, de leur donner un nouvel élan. Enfin, pour la partie financement, nous misons beaucoup sur le crowdfunding. Bien sûr, ce n’est pas la solution miracle, et cela demande de la préparation et du savoir- faire. Mais en général cela prend moins de temps que de convaincre la Banque publique d’investissement (BPI) avec un business-plan !

WUD. faut-il avoir l’idée du siècle pour se lancer ?

Fabrice Nabet. Non. En réalité, 90 % des demandes que nous recevons concernent des projets pour lesquels d’autres applis existent déjà... L’appli d’un médecin ne va peut-être pas changer la face du monde, mais au moins on est sûr qu’elle va répondre à un besoin. Elle entrera dans une logique de travail, de prescription. Ce n’est pas le cas de nombreuses applis que l’on trouve sur le marché, qui ont été réalisées par deux ingénieurs dans leur coin !

Les gros dossiers

+ De gros dossiers