Revalorisation des salaires des PH : le ministère ne propose rien !

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Les organisations syndicales devaient assister ce jour à une réunion décisive, qui devait déterminer le montant des revalorisations salariales pour les PH que le gouvernement était prêt à accepter. Au final, les pouvoirs publics n'ont absolument rien proposé aux organisations de PH qui ont quitté la séance. 

Revalorisation des salaires des PH : le ministère ne propose rien !

« Nous avons préféré partir tous de concert, et quitté la séance », informe le Dr Jean-François Cibien, furieux de la tournure qu’a pris la réunion du Ségur de la santé de ce matin. "Nous n'avons eu aucun document et les propositions qu'ils nous ont remis n'étaient pas chiffrées. Pire, certaines thématiques ont disparu par rapport à la semaine dernière, comme le temps de travail, les obligations de service ou encore la prévoyance. On avait l'impression que l'on nous récitait un catalogue de bonnes intentions", se désole Jacques Trévidic, président de l'APH. Au programme, pourtant, il était question de rentrer dans le dur des négociations sur les revalorisations salariales. La semaine dernière, les organisations syndicales à l’unisson avaient écrit, noir sur blanc, leurs revendications : salaires de PH compris entre 5000 et 10 000 euros nets par mois, revalalorisation des indemnités de sujétion de garde et TTA, mise en place des valences…
Les organisations syndicales pensaient donc, comme on le leur avait annoncé, que la tutelle allait revenir avec des propositions chiffrées ; tout juste ont-ils eu droit à un grand sourire en cœur des pouvoirs publics. « En conséquence, les organisations syndicales des personnels médicaux ont décidé de quitter la séance avant son terme et de proposer leur propre document de travail (voir annexes) destiné à être la base d’un protocole d’accord avec les pouvoirs publics ». Dans ce document, les organisations syndicales (APH, INPH, CMH, SNAM-HP, JM, ISNI, FNSIP-BM) listent une série de mesures à adopter à court et moyen et long terme. « la négociation plénière doit reprendre et aboutir sans délai », concluent-elles. Aucune date n'a été annoncée pour une prochaine séance de négociations. Mais il est fort probable que le ministre de la Santé Olivier Véran y assiste, et apporte des propositions chiffrées. Mais rien n'est moins sûr...

Les revendications des syndicats
 

Immédiat au 1er juillet 2020

Mesure 1 : Revalorisation de l’indemnité d’engagement de service public exclusif, de

manière immédiate, à hauteur d’une base de 1000 euros mensuel net pour tous les statuts

dès le premier juillet 2020, avec une revalorisation tous les 5 ans de 250 euros mensuels net.

Mesure 2ter : Rattrapage du traitement des internes par une augmentation de 300 euros net

mensuel.

Moyen terme au 1er septembre 2020

Mesure 2 : Afin de renforcer l’attractivité du service public, rattrapage partiel du décrochage des grilles des personnels médicaux, pharmaceutiques, odontologiques d’au moins 30% (cf grilles proposées). Maintien d’une grille à 13 échelons entre 5 000 et 10 000 euros net mensuels. Mise en place effective au 1er septembre 2020.

Mesure 2bis : Le traitement des hospitalo-universitaires est aligné sur le cadre statutaire des praticiens hospitaliers. Alignement des échelons MCU-PU.

Mesure 3 : le recours à l’emploi contractuel à l’hôpital ne peut entrainer une rémunération excédant le traitement d’un praticien hospitalier à ancienneté équivalente.

Mesure 5 : Reconnaissance financière des activités non cliniques, comme l’enseignement, la recherche, la construction et l’animation des filières territoriales par des valences de droit, à hauteur de 20% minimum des obligations de service.

Mesure 6 : Valorisation des engagements de responsable de structures internes de 500 euros net mensuels.

Long terme au 1er janvier 2021

Mesure 4 : généralisation des entretiens de carrière et création de viviers de compétence, national et territorial, en lien avec le CNG et les CRP.

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