Reconfinement : de quel côté le vent va-t-il tourner ?

Article Article

« Nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement », a annoncé Jean Castex vendredi 29 janvier à la sortie du Conseil de Défense.  Mais on le sait, l'équilibre est fragile. Quels sont les éléments à prendre en compte dans cette décision ? WUD a parlé reconfinement avec le Dr Robert Sebbag, infectiologue à l'Hôpital de la Pitié-Salpétrière.

Reconfinement : de quel côté le vent va-t-il tourner ?

Peser le pour et le contre. A l’aube d’un potentiel 3ème confinement, l’exécutif avance à pas de loup.
 
D’un côté, la situation sanitaire. De l’autre, le reste dont le bilan est tout aussi lourd.
« Il y a un constat du côté des professionnels de santé sur le terrain : on est sur un plateau haut de l’épidémie, le seuil d'occupation en réanimation a dépassé les 3 000, la proportion des variants a augmenté », témoigne Robert Sebbag.
 
Pourtant, les autorités politiques doivent prendre d’autres éléments en compte et notamment la question de l’acceptabilité d’une telle décision de la part des Français. Et le Président a tranché. « Nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement », a annoncé Jean Castex, vendredi 29 janvier au soir. 
 
« Cette décision a été une surprise, tous les éléments qui ont précédé cette annonce prêtaient à croire qu’il y aurait un confinement. Est-ce se donner un peu de répis avant un confinement dans une quinzaine de jours ? S’agira-t-il d’un confinement light ou strict ? », s’interroge Robert Sebbag.  
 
« On voit le variant anglais qui progresse, il faut être raisonnable. On espérait beaucoup de la vaccination mais celle-ci a pris du retard et le couvre-feu généralisé à 18h permet une petite amélioration mais la courbe reste vers le haut », poursuit l’infectiologue.
 
Face à cette situation qui reste alarmante, de nouvelles mesures ont été annoncées vendredi notamment la fermeture des frontières pour les non ressortissants de l’UE, l’obligation d’un test PCR négatif pour se déplacer au sein de l’Union, la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000m2. Il s’agit maintenant d’observer si elles seront suffisantes. Et dans tout ça, quel rôle pour les médecins ? « Notre rôle n’est pas de dire qu’il faut confiner mais alerter d’un danger dont on est témoin. La décision, elle, est politique ».
 
Du côté politique, on tente avec une dernière énergie d'éviter le confinement saison 3, tant que cela est encore possible. « L’école, l’économie, l’acceptabilité, la santé mentale sont aussi des éléments qui entrent dans la balance. Avec cette décision, le Gouvernement s’est donné une respiration supplémentaire. C’est un pari qui a été fait. On verra si le pari est gagné ou perdu ».

Les gros dossiers

+ De gros dossiers