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À la crise générale de la psychiatrie française, confrontée à un manque drastique de moyens, « s'ajoute une crise aiguë d'approvisionnement en médicaments psychotropes essentiels », préviennent les auteurs de cette tribune publiée dans Le Monde.
Il s'agit de quatre psychiatres : deux, David Gourion et Marc Masson, exercent en libéral. Les deux autres, Philippe Fossati et Raphaël Gaillard, sont respectivement professeurs de psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière et Sainte-Anne.
Ils rappellent des situations de pénurie récemment évoquées par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) : entre autres, la quétiapine, très prescrite face aux troubles bipolaires et la schizophrénie, ou la sertraline, l'un des principaux antidépresseurs.
Un contexte plus large de pénuries récurrentes
« Chaque rupture de traitement est susceptible de provoquer des décompensations aiguës, des souffrances psychiques insupportables, et surcharge davantage des services psychiatriques déjà saturés », expliquent les auteurs, évoquant une réponse insuffisante des pouvoirs publics.
« Abandonner les malades mentaux ne peut pas être un choix politique acceptable dans une société qui se veut solidaire et alors que la santé mentale a été déclarée grande cause nationale en 2025 », insistent-ils, appelant notamment à relocaliser la production de certains médicaments.
Cette tribune s'inscrit dans un contexte plus large de pénuries récurrentes de médicaments, dont les causes sont complexes et recouvrent à la fois la délocalisation de la production des principes actifs de traitements, et un système de fixation des prix parfois jugé insuffisamment rémunérateur par le secteur pharmaceutique.
A ce titre, les auteurs de la tribune regrettent l'absence de traitements « innovants » en France comme la cariprazine, utilisée dans d'autres pays contre la schizophrénie.
La valeur ajoutée de ce médicament ne fait néanmoins pas consensus. La Haute autorité de santé (HAS) a reconnu qu'il était efficace, mais n'a pas conclu que les études existantes avéraient son intérêt par rapport aux traitements déjà disponibles en France.
Avec AFP
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