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Violences faites aux femmes, accès aux soins des étrangers, évacuation des réfugiés... À coups de communiqués de presse, de webconférences et partenariats, la Fédération des mutuelles de France se mobilise. Un engagement qui interpelle quand il provient d’une société plus connue pour son travail de complémentaire santé que pour son engagement en faveur des plus démunis.
Le 24 novembre dernier, les Mutuelles de France allaient même plus loin en appelant ses adhérents à se soulever. « La Fédération des mutuelles de France appelle les militants mutualistes à prendre part, dans le respect des précautions sanitaires, aux rassemblements organisés partout en France contre la proposition de loi dite Sécurité Globale. », lâchait-elle dans un communiqué avant de donner une date et un lieu. « À Paris, le rendez-vous est donné samedi 28 novembre à 14h, place de la République ».
Mais cet esprit militantiste ne serait pas nouveau à en croire Nicolas Souveton, vice-Président des Fédérations des Mutuelles de France. Pour mieux comprendre l’engagement de cette complémentaire santé, What’s up Doc lui a posé des questions.
WUD : Qu’est-ce qui vous donne aujourd’hui envie de vous mobiliser sur ces questions ?
N.S. : Ce n’est pas nouveau. Nous sommes effectivement très connus pour le rôle que nous jouons dans la protection sociale, la couverture des complémentaires santé et l’offre de soins que nous pouvons développer dans les territoires. Pourtant, nous restons tout de même un mouvement social qui porte des valeurs humanistes, d’égalité des droits et d’accueil pour toutes et tous. Notre champ d’intervention premier est la santé. Or, on sait que la santé a des déterminants multiples comme les conditions de logement, de vie ou encore économiques. Il est vrai qu’aujourd’hui nous avons plus l’habitude de voir des publicités à la télévision pour telle ou telle complémentaire santé, mais le mouvement mutualiste reste un mouvement dirigé par des militants qui sont élus par leurs adhérents et qui ont des engagements politiques au sens large.
WUD : Que répondre à ceux qui disent que c’est un coup de communication ?
NS : Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent de notre positionnement, on ne peut pas nous reprocher le manque de cohérence. Ce sont des sujets sur lesquels on s’exprime très régulièrement. Nous avons d’ailleurs un partenariat avec SOS Méditerranée sur la question de l’accueil des migrants. Nous sommes également engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes. On peut considérer que c’est de la communication, mais pour nous : c’est surtout de l’information et de la sensibilisation. Il ne faut pas oublier que le mouvement mutualiste a une origine syndicale. Les premières mutuelles avaient à la fois la vocation de représentation des salariés et le rôle d’organisation de la qualité de soin pour faire face aux besoins de santé. On assume cet héritage-là. Comme nos prédécesseurs qui se sont battus pour l’accès au droit à l’IVG, nous sommes assez fiers de défendre le droit à la santé pour toutes et tous.
WUD : Dans ce cas, pourquoi ce discours est plus audible aujourd’hui ?
NS : La santé est devenue le sujet de l’année. Cela peut jouer. Notre nouvelle utilisation des réseaux sociaux et des outils de communication peut aussi y participer. Aujourd’hui, notre message n’est plus seulement audible par nos adhérents mais également par des cercles plus larges. Je pense aussi qu’on est dans une société en recherche d’acteurs engagés. Avant d’arriver en mutualité, j’étais moi-même syndicaliste. Si je suis aujourd’hui militant mutualiste, c’est que je mets en œuvre des projets dans le cadre de mes fonctions qui sont en parfaite cohérence avec les valeurs qui sont les miennes.