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Dans notre microcosme universitaire, il n'est pas rare de vouloir goûter l'herbe semble-t-il plus verte de son voisin...
L'envie d'un patron commence aux origines. La guerre de la nomination fait des ravages. La mise sous pression trop prolongée, avec une visibilité restreinte de la date de l'agrégation, nourrit chez certains une aigreur qui les pousse à une jalousie extrême.
Sitôt le titre atteint, tout est alors bon pour prendre une nouvelle position. Chefferie de pôle pour écraser un service-frère ennemi, présidence de CME pour contrôler les nominations des autres au côté du doyen, récupération de poste de PHU pour ne pas le libérer pour les autres... Toutes les techniques sont bonnes à prendre !
La création des pôles et les regroupements d’établissements comme ceux de facultés de médecine constituent le terreau de l’envie. La lutte intestine fait rage au cœur de la cité universitaire. Les combats de patrons en laissent parfois certains sans vie ou presque. Olivier Rixe, professeur de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière, s’est vu ainsi retirer sa chefferie pour faire place au Pr David Khayat, de retour de l’INCa (Institut national du cancer) comme nous l'apprend Odile Plichon dans son ouvrage[2]. Juste retour des choses pour DK qui avait quitté ce poste quelque temps auparavant, ou intolérance à sa propre succession ?
L’histoire ne le dit pas, mais les coups sont rudes en médecine... comme en politique !
Dans un autre style, François Olivennes, professeur de gynécologie-obs’ spécialisé dans l’assistance médicale à la procréation à Cochin, a claqué la porte de l’AP-HP en 2006, à 47 ans. Soucieux de l’interprétation qui pouvait être faite de son départ pour le privé (séparation, besoins financiers), il a écrit à ses confrères et s’est exprimé dans la presse[3], regrettant les responsabilités données sans les pouvoirs, l’absence de considération pour sa spécialité, la lutte permanente pour obtenir des moyens…
Source:
1. Le Grand Larousse Illustré 2014 © Larousse 2013
2. O. Plichon. Le Livre noir des médecins stars. Éditions Stock, Paris, 2012. p. 267-328
3. Francois Olivennes : « L'Adieu À l'hôpital ». Le Monde, édition du 29/12/06.