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« Tout laisse à penser, qu'en l'absence de données, l'on risque de ne jamais connaître l'origine de la pandémie », conclut l'Académie à l'issue de ce travail d'une vingtaine de pages.
Cinq ans après le début de la pandémie de Covid-19, l'origine du coronavirus fait toujours l'objet de vives controverses, même s'il est avéré qu'il a émergé dans la région de la ville chinoise de Wuhan.
Deux hypothèses s'affrontent : une transmission naturelle de l'animal à l'humain, a priori sur le site du marché de Wuhan, ou la fuite d'un virus modifié de manière expérimentale depuis un laboratoire basé dans la ville.
Le rapport de l'Académie de médecine est un travail de synthèse, qui n'apporte pas d'élément neuf et rappelle les principaux arguments allant dans les deux sens.
La balance penche légèrement pour le labo
Soutenue par la majorité des scientifiques, l'hypothèse de la transmission naturelle s'appuie notamment sur la détection, sur le marché de Wuhan, d'échantillons génétiques laissant penser que des animaux, les chiens viverrins (petits carnivores connus aussi sous le nom japonais de tanuki, ndlr) ont pu servir d'intermédiaire entre la chauve-souris et l'humain.
Les partisans de l'hypothèse du laboratoire, qui a notamment la faveur des agences de renseignement américaines, notent que le Sars COV 2 présente des éléments uniques qui ne se retrouvent pas chez les autres virus présents dans la nature, et sont susceptibles d'augmenter sa transmissibilité.
Malgré sa neutralité affichée, l'Académie apparaît légèrement pencher pour l'hypothèse du laboratoire, la jugeant « soutenue par un faisceau de faits et d'arguments », des termes qu'elle n'emploie pas à propos de l'émergence naturelle.
Et si l'institution formule des recommandations pour mieux surveiller l'émergence de pathogènes dangereux chez les animaux, elle insiste bien plus longuement sur la nécessité de mieux encadrer les recherches en laboratoire.
Ce rapport a suscité un vif rejet chez des scientifiques favorables à l'hypothèse de l'origine naturelle, telle la chercheuse Florence Débarre qui a supervisé l'étude évoquant les chiens viverrins.
« Ce rapport est indigent scientifiquement », a-t-elle jugé dans une réaction à l'AFP et d'autres médias, l'estimant proche du « propos de comptoir complotiste » et « indigne de l'institution qui le publie ».
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/cinq-ans-apres-la-pandemie-de-covid-ou-en-est
Elle pointe plusieurs erreurs factuelles ainsi que le choix de baser certaines affirmations sur des articles de presse mal étayés.
Avec AFP