MG France : Vaccination, plus vite plus fort !

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Comme de nombreuses organisations syndicales, MG-France exige la mise à disposition rapide des doses pour accélérer le rythme des vaccinations des soignants et personnes âgées en EHPAD. Son président met aussi en garde contre les fausses informations qui circulent depuis une semaine au sujet du recueil du consentement du patient. 

MG France : Vaccination, plus vite plus fort !

WUD : Quand les médecins généralistes disposeront-ils des doses nécessaires pour commencer les vaccinations ? 
Dr Battistoni : Les doses sont actuellement envoyées dans les EHPAD et les centres de vaccination. C’est le choix logistique qui a été fait. Les médecins généralistes ne disposeront pas des doses avant l’arrivée du second vaccin Moderna, sans doute fin janvier, pour démarrer la phase ambulatoire. Les doses seront alors stockées sur des plateformes de stockage et acheminées par les pharmaciens dans les cabinets médicaux. 

WUD : Les médecins généralistes de plus de 50 ans peuvent-ils se faire vacciner aujourd’hui ? Et où ? 
Dr Battistoni : Cette semaine, il n’y a qu’un seul lieu de vaccination possible pour les médecins, c’est le centre de vaccination adossé au CHU ou CH, selon les départements. 

WUD : Où en sont les vaccinations en EHPAD ? 
Dr Battistoni : Le choix de priorisation fait par la HAS de vacciner tout d’abord les personnes âgées en EHPAD implique d’amener le vaccin aux résidents et non pas d’amener les résidents auprès du vaccin. Cela prend beaucoup plus de temps, avec des circuits de distribution forcément longs. D’autant plus qu’il y a près de 7500 établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes en France. Résultat, les vaccinations démarrent, mais très lentement. 

WUD : Le recueil du consentement du patient nécessite-t-il vraiment d’attendre 5 jours entre la consultation d’information et la vaccination ?  
Dr Battistoni : C’est une fausse information qui a beaucoup circulé, alors que ce n’est écrit dans aucun texte. Deuxième fausse information : il faudrait soit-disant que ce consentement soit écrit. Mais cela n’a jamais été écrit non plus. 
En réalité, le consentement du patient doit être recueilli exactement comme les médecins généralistes le font déjà pour n’importe quel autre acte : expliquer les bénéfices et les risques, recueillir un accord oral et le noter dans le dossier médical. La seule exception concerne les patients qui ne sont pas en mesure de donner leur consentement (personne souffrant d’Alzheimer par ex.), auquel cas c’est le conseil de famille ou la personne de confiance qui se prononcent. Le médecin pourra donc, dans une même consultation, recueillir le consentement et vacciner. S’il y a des retards dans la vaccination, cela ne viendra pas de ce point. 

WUD : Les médecins généralistes ont le monopole de la vaccination Covid  pour le moment. MG-France est-il favorable à un élargissement aux pharmaciens, infirmiers, étudiants en médecine, etc ? 
Dr Battistoni : Les médecins généralistes sont tout à fait capables de gérer l’ensemble de ces vaccinations, ils ont le temps de le faire. Pendant des années, nous avons vacciné l’ensemble de la population contre la grippe sans difficultés. Ce n’est pas long de vacciner. C’est de convaincre les patients qui prend du temps. Dans un second temps, dans les centres de vaccination qui vont se mettre en place, il est possible que les vaccinations soient faites par des équipes de soins coordonnées, avec des médecins mais aussi des infirmiers et des pharmaciens. Néanmoins, la présence d’un médecin reste souhaitable en cas de réaction allergique ou de choc anaphylactique. 
 
WUD : Quel regard portez-vous sur la mise en place de la vaccination en France, par rapport à nos voisins européens ? 
Dr Battistoni : Je pense que le gouvernement français s’est pris les pieds dans le tapis, en ne mesurant pas à quel point la presse et la population allaient être très attentives au nombre de vaccination. Le gouvernement essaie de rattraper le coup en vaccinant rapidement les soignants. Il faut en effet vacciner d’abord ceux qui en ont le plus besoin, avant ceux qui en ont le plus envie ! Nous n’avons pas beaucoup de doses aujourd’hui -500 000 par semaine. Lors des campagnes de vaccination grippe, nous disposons de millions de doses. Si l’on changeait de stratégie, comme le demandent certains, et que l’on invitait tous ceux qui le souhaitent à se faire vacciner, sans priorisation, ce qui s’est passé pour la grippe à l’automne dernier se reproduirait. Nous serions à sec de vaccins en 15 jours. 

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