Marianne Peyre, cardiopédiatre à Marie-Lannelongue

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Cardiopédiatre, centre chirurgical Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson (92)

Marianne Peyre, cardiopédiatre à Marie-Lannelongue

SOUVENIRS SOUVENIRS

Raconte-nous ton premier jour d’interne ?
C’était dans un service de pédiatrie à  Brive-la-Gaillarde. Je ne savais pas prescrire  les médicaments, parce que tout est tout neuf et qu’on n’a jamais appris ça pendant l’externat. On se retrouve du jour au lendemain prescripteur de choses que l’on ne connaît même pas ! Heureusement, j’étais entourée d’internes de médecine gé qui étaient plus « vieux » et de chefs qui étaient vraiment très sympas.

Et ta première garde ?
C’était aux urgences de Brive-la-Gaillarde. Une patiente, venue pour des céphalées, qui faisait en fait un déni de grossesse. On a rapidement diagnostiqué la grossesse, mais aussi une HTA gravidique, et enfin même une prééclampsie. On a dû la transférer en urgence au CHU de Limoges elle a été césarisée, le bébé est décédé. Une expérience qui m’a marquée pour longtemps !

Qu’est-ce que tu as préféré de ton internat ?
On reste externe longtemps. Et c’est une situation qui est financièrement difficile, même si je n’ai pas à me plaindre parce que ma famille m’a beaucoup aidée. Alors être autonome, gagner un petit peu sa vie, l’internat ça a été un vrai soulagement !

Quels sont les points négatifs ?
J’ai trouvé qu’on n’est pas suffisamment prévenu, quand on choisit sa spécialité, sur comment préparer son internat, et comment éventuellement l’orienter dès le début quand on souhaite une surspécialisation. Mais j’ai l’impression que les externes d’aujourd’hui sont mieux informés.
Après, l’internat c’est aussi le moment où tu découvres vraiment le fonctionnement hospitalier. Certaines prises en charge peuvent être influencées par des enjeux diplomatiques, de bonne ou de mauvaise entente… Et même quand on le constate, il est difficile de le mettre en question…

Est-ce que tu as déjà voulu arrêter médecine ?
Quand il a fallu se remettre à travailler pour préparer l’internat. À 25 ans, devoir rebosser comme en P1, être assise en permanence face à son bureau, et se dire qu’on a envie de faire autre chose de sa vie, ça… ça a été très difficile oui. Là, j’ai voulu arrêter médecine, et il y a plein de fois aussi où je me suis dit que je ne ferais pas ça toute ma vie ! Depuis que je suis cardiopédiatre, impossible de penser une chose pareille.

Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Ils sont flous. C’est un projet plus global pour ma vie : garder une activité clinique qui me plaît tout en ayant du temps et une vie de famille !

LA LECON

As-tu un message pour les plus jeunes ?
Il ne faut pas se forcer à devenir quelqu’un que l’on n’est pas. Certains sont à fond et vont se régaler dans le travail, d’autres vont peut-être avoir une pratique plus équilibrée entre temps de travail et vie personnelle, et ça ne fait pas d’eux des mauvais médecins. Il faut réussir à se préserver et à s’aimer dans sa pratique de la médecine.

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