L’essai Coviplasm mené par Karine Lacombe est vomi en Guyane

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Le professeur Karine Lacombe avait prévu de poursuivre le 2 juillet l'essai Coviplasm en Guyane. Mais de nombreux élus ont fait par leur opposition, tandis que d'autres remettaient en cause la gestion de l'épidémie Covid19 mené par l'ARS Guyane. 

L’essai Coviplasm mené par Karine Lacombe est vomi en Guyane

La situation en Guyane en matière d’épidémie Covid19 ne fait qu’empirer, tant sur le plan sanitaire que politique. La journée du 29 juin a été particulièrement tendue, pour les autorités en poste. En effet, le député de Guyane Gabriel Serville a tenu à remettre en mains propres au préfet une lettre de défiance vis-à-vis de la directrice générale de l’ARS Guyane Clara Debort. Il a eu la bonne idée de filmer cet échange et de le poster sur sa chaine Youtube.

Les raisons qui le poussent à rédiger cette lettre de défiance vis-à-vis de Clara Debort sont anciennes, pour la plupart, mais tiennent aussi à la gestion de la crise de Covid19. Gabriel Serville s’attarde en particulier sur la tenue de l’essai clinique Coviplasm, débuté en avril, sous la houlette du Professeur Karine Lacombe. Cet essai clinique « consiste en la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19, contenant des anticorps dirigés contre le virus, et qui pourrait transférer cette immunité à un patient souffrant du Covid-19 », comme le décrit l’AP-HP.

Pas suffisamment de patients en métropole

Problème : les instigateurs de cet essai clinique n’ont pas réussi à trouver suffisamment de patients Covid19 en phase aiguë pour les inclure dans l’essai. Ils ont eu la bonne idée de se tourner vers les territoires d’outre-mer, où l’épidémie restait active. Le professeur Karine Lacombe, faisant partie des médecins envoyés sur place le 2 juillet pour apporter de l’aide de l’AP-HP aux patients Covid19 guyanais, comptait aussi y installer un centre d’essais cliniques pour parfaire son essai Coviplasm. Dans sa vidéo, le député Gabriel Serville rappelle que « le professeur Lacombe a fait des promesses et s’est engagée à commencer les tests (en France, NDLR) le 7 avril elle a dit à qui voulait l’entendre que les tests seraient terminés et que les résultats seraient connus pour la fin du mois d’avril début du mois de mai, nous sommes à la fin du mois de juin et je n’ai pas trouvé les résultats de ces essais thérapeutiques, qu’elle a organisé et je ne comprends pas que ce soit la Guyane qui puisse accepter de faire les tests que les Français n’ont pas voulu en France hexagonale ». Le député ajoute : « Je dis que ça suffit, et ce centre d’essai thérapeutique est vraiment la goutte d’eau qui va faire déborder le vase, alors monsieur le préfet je mets dans ce courrier copie de la lettre que j’adresse à la DG d’ARS pour lui dire que la confiance étant rompue, je n’ai plus rien à faire dans ces réunions, ma place est ailleurs »

Le député a été rejoint dans sa fronde par d’autres élus guyanais, en l’occurrence Rodolphe Alexandre, président de la collectivité territoriale de Guyane, les sénateurs Georges Patient et Antoine Karam.

Dans un message vidéo posté par Rodolphe Alexandre, ce dernier prend la parole pour annoncer : « Nous venons de quitter monsieur le recteur monsieur le préfet et madame la directrice de l’ARS en présence du sénateur Georges Patient et du sénateur Antoine Karam, nous avons exigé que la mission du professeur Lacombe n’ait pas lieu en Guyane, elle n’est pas la bienvenue et nous avons demandé à monsieur le préfet de prendre toutes les dispositions pour qu’elle ne soit pas accueillie en Guyane. 

Médecins cubains

Dans le cadre de la gestion de l’épidémie de Covid, les élus semblent aussi reprocher à la directrice générale de Guyane de n’avoir pas pris toutes les dispositions pour accélérer la venue en Guyane de médecins cubains, pour aider à la prise en charge de la Covid19 : « Parallèlement à cela, nous avons refusé le mea culpa de madame la directrice de l’ARS et demandé et exigé d’elle qu’elle accentue la procédure pour la réception des médecins cubains, tels que nous l’avons commandité auprès du gouvernement cubain. » Contacté par WUD, le professeur Lacombe a préféré ne pas réagir. Mais dans son entourage proche, on nous informe que l’essai Coviplasm pourrait fort bien ne pas avoir lieu s’il suscite chez les Guyanais un tel rejet.

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