Les sociétés d’intérim subiront-elles le même sort que les taxis ?

« Vacation soignants » est une startup qui met directement en relation les établissements avec les soignants désirant faire des vacations. Elle se limite pour l’instant aux paramédicaux, mais elle a tout de même de quoi inquiéter le secteur de l’intérim médical.

Tremblez, sociétés d’intérim médical, la révolution digitale est à vos trousses ! Le marché du travail temporaire dans le secteur de la santé pourra probablement bientôt se passer d’intermédiaires. Délire d’anticipation ? Pas du tout ! La preuve avec une jeune startup qui met directement en relation les soignants et les établissements : Vacation Soignants.

« Nous sommes encore tout petits », explique David Bouniol, le fondateur de cette entreprise qui n’emploie pour l’instant que six personnes. Ancien responsable RH en clinique, il sait rester modeste, mais ses ambitions ne le sont pas.

2500 paramédicaux enregistrés

Le service que propose Vacation Soignants est gratuit pour les professionnels. Ce sont les établissements qui s’abonnent, et qui postent des annonces pour remplir les trous dans leurs plannings. David précise que 2500 soignants sont déjà enregistrés dans sa base de données et peuvent répondre aux offres.

Il avoue en revanche que, pour l’instant, Vacation Soignants n’a que quelques clients, et que l’entreprise se limite au domaine paramédical : infirmières et aides-soignants.

Un surcoût de 500 millions d’euros

Il y aurait pourtant aussi du boulot du côté des praticiens. L’année dernière, le Dr Olivier Véran avait chiffré dans un rapport parlementaire le surcoût de l’intérim médical pour l’hôpital public à 500 millions d’euros par an.

Si Vacation Soignants (ou une autre société de ce type) s’attaquait au marché de l’intérim des médecins, les marges prélevées par les intermédiaires disparaîtraient. Tout bénef’ pour les hôpitaux, mais aussi pour les intérimaires. Ceux-ci récupéreraient une partie de la différence, assure David Bouniol.

Alors, Vacations Santé est-il prêt à se lancer dans le marché des médecins ? « On ne ferme pas la porte », sourit son fondateur. Adecco et l’Appel Médical sont prévenus.

Source:

Adrien Renaud