Les patients survivent mieux si leur médecin est une femme

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Comme quoi venir avec sa bite et son couteau ne suffit pas

Les patients survivent mieux si leur médecin est une femme

Mardi dernier, le JAMA internal Medicine a publié une étude de grande envergure comparant les taux de survie et de réadmission des patients suivis par des médecins femmes à ceux obtenus par leurs confrères masculins. Et c’est la team filles qui l’emporte.

Le sujet pourrait prêter à sourire. Comment peut-on affirmer qu’une femme médecin prend mieux en charge ses patients qu’un homme ? Ça sent encore l’étude bancale menée par une féminazi et… et en fait non. Ce résultat provient du très sérieux JAMA Internal Medicine, qui a publié mardi dernier une étude comparative menée sur une cohorte de plus d’un million de patients américains. Et le résultat est là : les patients ont tout intérêt à se tourner vers les médecins de sexe féminin. Mais enfin, comment ?

Un peu de douceur dans ce monde de brutes

Tout d’abord, posons le cadre. L’étude menée par Yusuke Tsugawa et son équipe de Harvard a commencé par analyser la littérature sur le sujet. Celle-ci permis de montrer que ces dames sont plus susceptibles d’adhérer aux recommandations, plus à l’écoute, plus rigoureuses dans l’examen clinique et plus diplomatiques lorsqu’il s’agit de conseiller leur patients.

Mais cette meilleure adhésion aux bonnes pratiques ne prouve pas que les femmes obtiennent de meilleurs résultats. Bon. À ce stade, il reste encore de l’espoir pour la gent masculine.

C’est là que le bât blesse

Par la suite, l’équipe de Yusuke Tsugawa a procédé comme suit : 1,5 millions de patients âgés de plus de 65 ans ont été observés selon deux critères : la mortalité 30 jours après l’admission à l’hôpital, et la réadmission à 30 jours.

Sur cet échantillon plus que conséquent, seuls 11,1 % des patients traités par des femmes sont morts dans les 30 jours, contre 11,5 % pour les garçons. Niveau réadmissions, seuls 15 % des patients de la team fille a dû revenir dans l’établissement, contre 15,6 % côté team garçons. Les chercheurs observent les mêmes différences pour toutes les pathologies considérées, et pour tous les degrés de gravité.

6600 vies sauvées en plus pour les filles !

Si les différences peuvent sembler dérisoires en termes de pourcentages, elles sont statistiquement significatives étant donnée la grande taille de l’échantillon. Et si on fait le calcul en nombre de patients, les choses sont assez impressionnantes : les filles ont gardé en vie 6649 patients de plus que les garçons, qui ont vu revenir à l’hôpital 6472 patients de plus que les filles.

Très pragmatiques, les chercheurs en concluent que des différences entre hommes et femmes existent dans l’exercice de la médecine et qu’il faudrait donc les étudier sérieusement pour améliorer la prise en charge des patients. Dans les couloirs des hôpitaux américains, on imagine que la tonalité est moins neutre, et que les perdants ont les oreilles qui sifflent.

Source:

Johana Hallmann

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