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Baguette, fromage… et déprime ! D’après les dernières données recensées par le baromètre annuel du Cevipof, les Français vivraient moins bien la situation actuelle que leurs voisins européens.
C’est le constat qui ressort de la vaste étude menée sur la confiance politique par Sciences Po entre le 20 janvier et le 11 février sur un échantillon de 7 812 Français, Allemands, Britanniques et Italiens.
À la question « Parmi les qualificatifs suivants, quels sont ceux qui caractérisent le mieux votre état d'esprit actuel ? », ce sont les mots lassitude (41 %), morosité (34 %) et méfiance (28 %) qui dominent le classement. Un trio de tête qui jure avec celui de nos voisins européens. Si les coeurs des Anglais et Italiens balancent entre la sérénité et la lassitude, nos camarades Allemands, eux, se laissent submerger par la sérénité (40 %) et le bien-être (26 %).
« La crise Covid a amplifié ce sentiment de lassitude très français qui était déjà présent avant tout cela. Il y a un sentiment diffus que l'avenir va être difficile. Les Français sont très inquiets par rapport à l'avenir du pays, plus encore que pour leur propre avenir », analyse, pour BFM-TV, Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et Cevipof.
Et pour cause : tous nos voisins ne partagent pas notre méfiance à l’égard de la gestion gouvernementale de la crise sanitaire. En France, seuls 37 % des sondés ont estimé que la Macronie « gérait bien la crise sanitaire ». Un ratio dominé par la défiance qui détonne avec celui des autres sondés européens. Ainsi, une majorité d’Allemands considèrent que la crise sanitaire a bien été gérée dans leur pays (56 %). Même topo du côté des Italiens (51 %) et des Britanniques (48 %).
Autre sentiment très français décrypté par les chercheurs du Cevipof : le rejet des vaccins ! Même si la défiance vaccinale recule en France, elle reste très présente dans notre pays. Ainsi, seulement 49 % des Français seraient prêts à se faire vacciner aujourd’hui - loin derrière le Royaume-Uni (80 %), l’Italie (76 %) et l’Allemagne (66 %).
Une méfiance qui a déteint sur la confiance accordée à nos autorités sur la gestion des effets secondaires du vaccin. Pour l’heure, seuls 57 % des Français affirment avoir foi en la capacité des pouvoirs publics à « surveiller l’apparition d’effets secondaires liés au vaccin et prendre les mesures qui s’imposent dans ces cas-là ». Une part bien moins élevée que chez nos voisins, qui oscillent entre 75 et 66 %.
Si ces composantes sont certainement typiquement françaises, pas sûre, cette fois, qu’elles participent autant que le reste au charme de notre pays !