Le reconfinement partiel de Marseille suscite un vent de révolte sur la canebière

Article Article

Les décisions prises par Olivier Véran hier soir concernant une fermeture partielle des lieux publics à Marseille (mais aussi en Guadeloupe) ont été jugées sévères dans la deuxième ville de France, aussi bien par les politiques que par certains médecins, ainsi que la population générale. 

Le reconfinement partiel de Marseille suscite un vent de révolte sur la canebière

Le retour du pouvoir sanitaire ? Ça y ressemble. Ce 23 septembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui s’était effacé le 11 septembre dernier au profit du Premier ministre Jean Castex, a tapé du poing sur la table. Désormais, les territoires sont classés selon cinq zones, en fonction de l’impact de l’épidémie de coronavirus : zone verte (32 départements), en alerte, en alerte renforcée, en alerte maximale, et en état d’urgence sanitaire. Les territoires et villes en alerte renforcée sont Paris et sa petite couronne, Lyon, Lille, Montpellier, Bordeaux, Grenoble, Rennes, Rouen, Saint-Étienne, Toulouse, et Nice. Les territoires en alerte maximale sont Aix-Marseille et la Guadeloupe.

Quelles sont les mesures prises dans ces différentes zones ? En zone alerte (69 départements), les rassemblements seront limités à 30 personnes. Dans les zones en alerte renforcée, les grands événements comme les fêtes locales, ou les fêtes étudiantes sont interdites. Les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits, et les bars seront partiellement fermés, les préfets ayant toute latitude pour décider de l’horaire de fermeture. Aussi les salles des fêtes et les salles polyvalentes seront déclarées fermées. Dans les zones d’alertes maximale, soit Aix-Marseille, et la Guadeloupe, tous les établissements recevant du public seront fermés, sauf s’il « existe un protocole sanitaire strict déjà en place ». Ainsi les lieux culturels comme « les théâtres, les musées et les cinémas » ne sont pas concernés.

15 jours 

Ces mesures ne sont applicables que pour une durée de 15 jours. Pas de quoi apaiser la colère des Marseillais, à commencer par son premier édile, Michèle Rubirola. Sur les ondes de France info, la maire de Marseille a violemment critiqué la décision d’Olivier Véran, en arguant du fait que le taux de positivité au virus est supérieur à Paris qu’à Marseille. Elle a également rappelé que depuis trois jours, la progression de la Covid19 avait tendance à se tasser. Sur Twitter, Michèle Rubirola a aussi fait part de sa fureur : « J'apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la Mairie de Marseille n'a pas été consultée. Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce. Je n'accepte pas que les Marseillais soient victimes de décisions politiques que personne ne peut comprendre. »

Pour Renaud Muselier, président LR de la région Paca, la décision d’Olivier Véran est tout aussi incompréhensible : « Fermer les bars et restaurants de @AMPMetropole pendant 15 jours est un quasi-reconfinement ! J’en prends acte mais je le regrette », a-t-il notamment déclaré.

Le bras droit du professeur Didier Raoult, Philippe Parola, a lui aussi fait part de sa stupéfaction. Sur Cnews, ce matin, le Dr Parola a notamment déclaré qu’il ne comprend pas « les chiffres qui ont été utilisés hier soir, et encore moins la boule de cristal qui fait faire des prédictions. Nous, ce que nous constatons ici à Marseille, c'est une diminution du nombre de pourcentage de tests positifs. C'est une tendance depuis quelques jours, même si le virus circule. On constate une diminution du nombre d'hospitalisations ».

Le Dr Jérome Marty a dénoncé de son côté une gestion du Covid entre le brouillon et l’à peu près :

Toujours sur le réseau Twitter, le quasi reconfinement de Marseille suscitait des explications quasi complotistes, tandis que des appels à la désobéissance, voire à la révolte, fleurissaient sous le hashtag #StopDictatureSanitaire.

Bref, du côté du vieux port, la situation est explosive.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers