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Un milliardaire écrit trois tweets, et l’ensemble de la profession médicale entre en ébullition aux Etats-Unis. Peut-il y avoir meilleure illustration du changement de statut du médecin, désormais acteur du débat sanitaire parmi d’autres ?
Résumé de l’affaire en trois temps.
Acte 1 : le 1eravril dernier, Mark Cuban, heureux propriétaire de l’équipe de basket des Dallas Mavericks, explique sur le célèbre site de microblogging pourquoi ceux qui le peuvent devraient d’après lui effectuer des bilans sanguins trimestriels, de manière à pouvoir suivre l’évolution de leur santé :
1)If you can afford to have your blood tested for everything available, do it quarterly so you have a baseline of your own personal health
— Mark Cuban (@mcuban) 1 Avril 2015
2) create your own personal health profile and history. It will help you and create a base of knowledge for your children, their children, etc
— Mark Cuban (@mcuban) 1 Avril 2015
3) a big failing of medicine = we wait till we are sick to have our blood tested and compare the results to "comparable demographics"
— Mark Cuban (@mcuban) 1 Avril 2015
Acte 2 : la twittosphère médicale américaine s’emballe. Les opposants à Mark Cuban, comme l’influent youtubeur (et médecin) Aaron Carroll, lui reprochent, en vrac, de considérer les tests sanguins comme des outils binaires dont le résultat serait « malade » ou « en bonne santé », d’ignorer le problème des faux positifs et des faux négatifs, de faire fi de l’interprétation des résultats… Les partisans du milliardaire, comme le médecin-chercheur Michael Tomasson, prétendent au contraire qu’il a compris le futur des soins de santé, et estiment que des bilans sanguins réguliers permettraient des avancées en termes de traitements personnalisés.
Acte 3 : le soufflé retombe. Tout le monde reprend une activité normale. Mais après des centaines de tweets et des dizaines d’articles de journaux ou de blogs, ceux qui avaient encore quelques doutes ont vu leurs dernières illusions s’envoler : dans le domaine de la santé, le médecin n’est définitivement plus maître en son royaume.
Source:
Adrien Renaud