Le droit à l’avortement aux Etats-Unis « est attaqué comme jamais », s’inquiète le président Joe Biden

Article Article

Le droit à l'avortement aux Etats-Unis "est attaqué comme jamais auparavant", a dénoncé mardi Joe Biden lors de son premier discours sur l'état de l'Union.

Le droit à l’avortement aux Etats-Unis « est attaqué comme jamais », s’inquiète le président Joe Biden

"Si nous voulons aller de l'avant, et non en arrière, nous devons protéger l'accès à la santé. Préserver le droit d'une femme à choisir" d'avorter, a plaidé le président américain devant le Congrès, alors que la Cour suprême des Etats-Unis, composée d'une majorité de juges conservateurs, semble désormais prête à revenir sur le droit à l'avortement.

Le Texas n’est qu’un exemple du recul de l’IVG aux Etats-Unis. La demande de pilules abortives envoyées depuis l'étranger a été multipliée par plus de trois dans cet état après le 1er septembre.

La loi texane mise en place à cette date à l'instigation d'une majorité conservatrice interdit d'interrompre toute grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit après environ six semaines de grossesse, alors que la plupart des femmes ne savent même pas qu'elles sont enceintes.

Un article publié dans le Journal of the American Medical Association s’appuie sur les chiffres d’Aid Access, une société autrichienne qui fournit des pilules abortives (pour des IVG médicamenteuses) aux femmes des États-Unis.

Avant cette nouvelle législation, entre octobre 2020 et mai 2021, Aid Access recevait 10,8 demandes de pilules par jour du Texas. La semaine qui a suivi l’application de loi, 137,7 demandes ont été reçues quotidiennement, soit une hausse de 1180%.

Les trois semaines d'après, la société recevait 37,1 demandes quotidiennes, soit 3,4 fois plus que sur la période de référence.

Le trimestre suivant (d’octobre à décembre 2021), elle traitait encore 29,5 demandes par jour, soit une hausse de 173 %, supérieure aux autres États américains.

Jeudi, le Guttmacher Institute, qui milite pour l'accès à l'avortement, estimait qu’en 2020, pour la première fois, les pilules abortives étaient à l’origine de plus de la moitié des avortements aux États-Unis (54%).

Combinant un médicament, le misoprostol, et un stéroïde synthétique, le mifepristone, ces pilules ont été introduites sur le marché américain en 2000.

En avril 2020, pour éviter d’exposer les patientes au Covid, l’Agence américaine des médicaments (FDA) avait autorisé temporairement leur envoi par la poste, une possibilité pérennisée en décembre 2021.

Le Texas a voté une loi restreignant leur accès en décembre dernier, mais les experts interrogés par la presse locale estiment qu’elle sera difficile à faire appliquer.

La loi mise en place en septembre au Texas est contestée en justice par les défenseurs de l'IVG aux Etats-Unis, qui soulignent qu'elle s'oppose à la jurisprudence de la Cour suprême, qui autorise les Américaines à avorter jusqu'à environ 22 à 24 semaines de grossesse. La question n'a pas été définitivement tranchée par la justice américaine. Et d’autres états sont tout aussi restrictif, d’où l’inquiétude du président

Avec AFP

Les gros dossiers

+ De gros dossiers