Le Christmas spirit vous habite-t-il ?

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Vous l’attendiez comme mars en carême, comme la crèche son petit jésus, comme votre vieille tantine le combo magique sauternes/ferrero rocher : le retour du poubmed spécial noël ! À l’attention des grincheux(ses) pas très christmas spirit, prêts à blasphémer, comme quoi noël serait une fête commerciale consistant à consommer la moitié des ressources annuelles de la planète pour une nuit d’agapes en pull bariolé… car l’esprit de noël, cela existe ! Et c’est même scientifiquement prouvé. Du haut de 21 occurrences sur poubmed, accrochez-vous à votre hotte pour le plus beau des cadeaux de nowel : la revue de la littérature du Christmas spirit (CS).

Le Christmas spirit vous habite-t-il ?

Joy to the world
 
Pour ceux qui seraient tombés au fond d’une marmite d’ECN, l’esprit de Noël, kezako ? Il s’agit tout simplement de la meilleure excuse pour devenir tout cheesy, consommer des choses très salées, très sucrées et surtout très alcoolisées sans avoir peur de voir débouler notre Sainte Mère Fouettarde et ministre Agnès Buzyn pour nous sermonner. L’esprit rendu ainsi guilleret, on en oublie, la durée de la trêve des confiseurs, tous nos soucis.
 
Le Christmas spirit network
 
Une émérite équipe danoise a joliment mis en évidence le substrat neuroscientifique du CS à l’aide d’IRM fonctionnelle. Elle a ainsi enregistré l’activité métabolique cérébrale de 2 groupes, l’un Christmas friendly et l’autre pas du tout (sans tradition ni émotion positive associées), en leur montrant des images évoquant Noël ou pas. Et là, par la magie des fêtes de fin d’année, les zones du cortex sensorimoteur, prémoteur et du lobe pariétal se sont allumées, tout comme la jolie guirlande électrique multicolore clignotante qui parfait tout sapin qui se respecte (1). Les auteurs ne proposent pas encore de thérapie spécifique pour les sujets ayant un déficit en CS, mais avec une prescription personnelle quotidienne de « goûter de Noël », on constate que le plus plat des EEG pré-Noël se réactive à partir d’une bonne dizaine de louches de vin chaud.
 
Un conte de Noël
 
Plus exotique, le papier « The spirit of Christmas in a doctor's bag », où le brave Dr Reiser, de Salt Lake City, raconte une bien jolie histoire (2). Ou comment il s’était fait insulter par un chauffeur de camionnette au sujet d’une place de parking lors d’une visite à domicile. Plutôt que de se répandre en grossièretés, le Doc lui a simplement répondu : « Pensez-vous que cela soit une façon de parler, en cette période de l’année ? ». Et le chauffeur, réalisant qu’il s’adressait à un médecin, de se confondre en excuses. Ce récit, plein de bons sentiments estampillés « années 90 », au-delà d’interroger sur le fait qu’il ait pu se retrouver référencé sur Poubmed, pourra cependant vous réchauffer le coeur en garde un 24 décembre, quand un patient plein de vin blanc et de foie avoir l’effet Kiss Cool de vous étreindre de nostalgie devant le déclassement social du médecin en 30 ans. (À découvrir bientôt dans Poubmed).
 
Le chant des sirènes
 
Encore plus écoeurant qu’une boîte de marrons glacés servis en digestif, cette étude australienne et néanmoins toute mimi, qui rapporte que 97 % des interrogés assistant à la chorale de Noël de l’hôpital se sont sentis transportés par l’esprit de Noël (dont 9 de confession juive, hindous ou athées précisent nos confrères à bonnet de Noël (3).
 
The Grinch spirit
 
Grâce encore au pays du Kangaroo (on note que la Start Up Nation ne semble pas très portée sur les études de Noël), on sait que la hausse du nombre d’infarctus lors de la période des Fêtes serait bel et bien associée à la bombance et autres joyeusetés fortes en émotions (« C’est décidé Maman, j’arrête médecine »). Cette surmortalité cardiovasculaire, initialement décrite aux États-Unis, n’est donc pas liée à l’hiver (puisque, à la différence de l’hémisphère Nord, down under, c’est Noël en bikini (4). Alors fêtez Noël sans modération !  Mais en veillant à ne pas finir avec le score de Framingham d’un Père Noël Coca Cola…
 
(1) Hougaard A. et al., Evidence of a Christmas spirit network in the brain: functional MRI study. BMJ. 2015.
(2) Reiser A.H. Jr. The spirit of Christmas in a doctor's bag. Postgrad Med. 1990.
(3) Ilkjær C. et al. The effect of Christmas joy on themood among medical doctors – a randomized, blinded intervention study. Ugeskr Laeger. 2016
(4) Knight et al. Revisiting the "Christmas Holiday Effect" in the Southern Hemisphere. J Am Heart Assoc. 2016.

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