© Midjourney X What's up Doc
Ce cas clinique rare a été rapporté par Futura, à partir d’une publication scientifique parue dans la revue Frontiers in Medicine.
L’allergie au sperme reste extrêmement rare. Selon les auteurs du cas clinique, environ 80 cas seulement ont été recensés dans le monde. Elle ne concerne pas les spermatozoïdes eux-mêmes, mais certaines protéines contenues dans le plasma séminal, le liquide qui les transporte.
Dans le cas décrit, la patiente présentait déjà un terrain allergique marqué : asthme, hypersensibilité aux acariens, aux pollens et aux animaux. Les analyses sanguines ont mis en évidence un taux élevé d’éosinophiles, globules blancs dont la production augmente lors de réactions allergiques.
Des symptômes longtemps négligés
En interrogeant plus finement la patiente, l’allergologue met en évidence des symptômes apparaissant après des rapports sexuels non protégés : congestion nasale, éternuements, puis, avec le temps, sensation de brûlure vulvaire, paupières gonflées et larmoiements. Des manifestations que la patiente affirme avoir signalées auparavant, sans qu’elles ne soient réellement prises en compte dans l’exploration de son infertilité.
Des tests cutanés réalisés à partir d’échantillons de sperme prélevés chez son partenaire confirment finalement le diagnostic. Les médecins concluent à une hypersensibilité au plasma séminal humain, qu’ils qualifient de « cause potentielle d’infertilité féminine », en raison de l’inflammation qu’elle peut provoquer au niveau des organes reproducteurs.
Les auteurs restent toutefois prudents. Ils rappellent que cette allergie ne peut expliquer à elle seule l’échec des fécondations in vitro, puisqu’aucun plasma séminal n’est présent lors de l’implantation embryonnaire. Plus largement, ils soulignent que « les causes de l’infertilité sont souvent difficiles à identifier », et que l’impact précis de cette hypersensibilité sur la fertilité reste mal documenté.
Des options thérapeutiques très limitées
En pratique, le traitement de référence de l’allergie au sperme reste le port du préservatif, évidemment incompatible avec un projet de grossesse. Une désensibilisation progressive au plasma séminal existe — par exposition graduée à l’allergène — mais n’était pas disponible dans le pays de la patiente. Les antihistaminiques prescrits avant les rapports se sont révélés inefficaces.
Trois ans après le diagnostic, la patiente n’était toujours pas parvenue à concevoir.
Dans leurs conclusions, les médecins insistent sur un point clé : la nécessité de ne pas cloisonner les symptômes. « Des allergies apparemment sans lien entre elles, lorsqu’elles sont associées, peuvent engendrer des problèmes de santé reproductive et justifier des bilans complets », écrivent-ils.
A voir aussi