La « protocolisation à outrance », frein de la campagne de vaccination selon François Bourdillon

Article Article

Presse auscultée. Politiques, médecins, patients… Depuis le lancement de la campagne de vaccination française, les voix s’élèvent pour en dénoncer la lenteur. Une cacophonie à laquelle le fondateur de Santé Publique France, François Bourdillon, a décidé de se joindre dans les colonnes de Libération.
 

La « protocolisation à outrance », frein de la campagne de vaccination selon François Bourdillon

7 000. C’est le nombre de Français qui ont été vaccinés depuis le lancement de la campagne de vaccination française. Un chiffre timide que de nombreuses voix – politiques, médecins, patients – n’hésitent pas à dénoncer depuis plusieurs jours. Dans les colonnes de Libération, c’est au tour du fondateur de Santé Publique France de se jeter dans la mêlée. « Le monde de la santé dérive vers une protocolisation à outrance », juge durement François Bourdillon pour tenter d’expliquer le « terrible retard » français. Un formatage administratif qui ne ferait que « renforcer les doutes » et « représenter du temps gaspillé ». Pour prouver ses dires, pas besoin de chercher plus loin que le manuel de vaccination édité par la Direction Générale de la Santé selon lui. « Il décrit comment vacciner : désinfecter, purger la seringue, faire un pli cutané, etc. Il y a une fiche en couleur, avec 10 points à respecter. C’est inadapté, tout professionnel de santé sait cela par cœur ». Et de continuer à étayer sa thèse : « Alors qu’il faut aller vite, il est demandé aux soignants de faire une consultation de prévaccination, d’attendre cinq jours avant de vacciner, de s’assurer de la traçabilité du consentement, de contribuer au dispositif de signalement d’effets indésirables… ». Un poids administratif qui prendrait sa source dans la « tétanie » de « nos gouvernants » à propos de la vaccination. Une crainte nourrie notamment par l’échec de la campagne menée contre la grippe H1N1 en 2009… « A mes yeux, cette dérive vient d’une forme de raidissement des autorités qui ont aussi comme obsession de se protéger, de ne pas être attaquées demain en justice… », affirme-t-il. Un excès de prudence qui ferait presque oublier à nos dirigeants l’objectif principal de la vaccination, selon lui : « L’essentiel - protéger nos aînés - ne semble plus être le premier objectif ». Pour en savoir plus, c’est par ici.
 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers